jeudi 22 décembre 2011

BREF, je me suis fais plaisir


Bref, je me suis fait plaisir....

hier soir, ma femme m'a dit...j'ai soif! Cela tombait bien, c'était le début des vacances et j'avais aussi soif. Comme elle n'a rien bu (d'alcoolisé) depuis plus de 12 mois (c'est comme cela que ma fille Lauren ne louche pas...), j'en ai profité pour sortir un truc hors du commun...bref, j'ai été à la cave, j'ai été dans le coin "bouteille top", et j'ai sorti ma bouteille d'ABSTRACT 2009 de chez Orin Swift Cellar, Californie. Assemblage de Grenache, Petite Syrah et Syrah.

Je l'a débouche, je laisse aérer le contenu...bref, je patiente un peu, mais pas trop je contemple la magnifique couleur cassis et hop je siffle...et bien je peux dire que j'en reprendrai. J'ai réussi à retrouver une amorce magnifique de raisins secs et de chocolat. Le final est splendide est il dure, dure, dure,...ma femme m'a dit il est soyeux...bref, elle a raison. Seule ombre au tableau, il tire quand même à 15,7% et peut faire somnoler...

Bref, nous nous sommes fait plaisir! et les vacances de fin d'année commencent à merveille

mardi 22 novembre 2011

WINE SPECTATOR'S 2011 TOP 100

Messieurs,

Voici le classement des 100 vins préférés de Wine Spectactor en 2011. Nous retrouvons certaines connaissances :

- N° 7 : Quinta do Vallado 2008
- N° 35 : Two Hands Bellas Garden 2009
- N° 47 : Hecht et Bannier, Côtes du Roussillon-Villages 2008
- N° 58 : Catena Malbec 2009 (le petit !)
- N° 99 : Château Ste-Eulalie Minervois La Livinière 2008 (on le trouve chez DIVO)

et tous ceux que Philippe (et vous autres) connaissez bien mieux que moi.

La meilleure note est le N° 50, "Les Pavots", Peter Michael, Knights Valley 2008 (98 WS).


Bonne journée.

lundi 21 novembre 2011

Lundi soir, la semaine commence...




Envie d'une bonne bouteille ce soir, ça arrive aussi le lundi...et comme il faut parfois céder à ses envies...
Tout en buvant, je me dis que je peux tout aussi bien faire un petit article, pour partager, dont acte.
Je détirebouchonne un vin connu, Ilatraia 2003, le vin de la Tenuta Brancaia in Maremma, Toscane bord de mer, et je ne suis pas déçu...très bien noté à l'époque l'assemblage de 60% Cabernet Sauvignon, 30% Sangiovese et 10% Petit Verdot a bien mûri. Parce qu'il est loin d'être vieux ! si j'ai déjà eu des bouteilles en deçà, là il est au top de sa forme: nez très profond de fruits noirs, pruneaux, cassis, myrtilles. Réglisse, goudron, fumé finissent de parachever ce tableau plutôt on the dark side...on en sort envoûté, enivrer, mais on replonge dedans à la recherche de son âme damnée.
En bouche, il explose de matière, de puissance maîtrisée. Il n'en fait pas trop, donne beaucoup, toujours sur les mêmes notes, très complexe, avec une belle amertume finale, peu d'acidité, du chocolat noir, de la réglisse, des épices, du poivre, du thé noir, le tout enrobé dans des fruits mûrs à point...Millésime chaud, mais 13,50%, et beaucoup d'équilibre. Et la finale, avec des tannins assez présents, un peu secs, mais fins et une longueur admirable. Miam !

Oenophil


Bref, j'ai testé la sélection de la mouette



Bref, ce samedi, la mouette (Möwen en allemand...) était rieuse. L'invitation lancée, impossible d'y résister. J'ai donc réussi à y faire un saut très rapide, malgré un emploi du temps chargé. Et ça en valait la peine.
Comme annoncé, les superstars étaient là. Je jette un coup d'oeil sur la sélection du mois, rien de nouveau, mais je me fais la bouche tout de même avec un Château-Neuf du domaine de la Présidente, 2009, donc chaud, riche, assez alcooleux, mais sympa. Grenache dominante. Encore très sur le fruit.
Pas question de se ramollir, je m'attaque aux Fantastic 4:
1) Tinto Pesquera Janus Gran Reserva 2003, Ribera del Duero: pour avoir récemment ouvert mon dernier simple Crianza 2003, superbe, j'en attendais beaucoup. Et comme toujours dans ces cas-là, déception. Nez très animal, sur le cuir, le tabac, presque pas de fruit. En bouche, plutôt mou, sans personnalité, re-animal, des très beaux tannins, mais court, très court...booof quoi. A ce prix surtout.
2) Vite, le suivant: sur conseil du jeune inconnu derrière le bar, je poursuis avec le Penfolds Grange Shiraz 2006, alors que je pensais le déguster en dernier, vu la récente expérience du 2005, dont mes papilles gardent un souvenir ému...Selon le Monsieur, c'est le plus fin des 4...
bon, voyons: c'est pas tout faux, rien à voir avec le 2005, le fruit est vaguement similaire, mais le 2006 est fluet en comparaison ! Très joli cela dit, avec ses arômes d'herbes, de torréfaction, de cassis, de framboise, de poivre. En bouche, élégant, assez raffiné, avec une acidité modérée et très tardive, venant réveiller la langue. Très long. Très beau. Très 425.-- quoi.
3) Je pars pour le Cab' californien, mais je suis interrompu: on me conseille d'abord l'Ornellaia. J'aurais du dire non, mais bon. Ornellaia 2008 donc, assemblage "classique" bordelais, ultra précis dans les %: cabernet sauvignon 54%, 27% de Merlot, 16% de Cabernet Franc et 3% de Petit Verdot. "On" m'assure que c'est le Petit Verdot qui change tout. Faut pas déconner non plus, 3%, c'est 3%. Bon. C'est quand même pour lui que je suis venu surtout, un de mes vins préférés, sur un grand millésime dans la région de Bolgheri. Des notations flirtant avec les 3 chiffres. Couleur très foncées, confirmée par le nez, très "noir": myrtille, cassis, réglisse, une pointe de vanille. On pense tout de suite à Bordeaux. En bouche, c'est encore très jeune, mais on retrouve les mêmes fruits, la réglisse, la vanille. Mais quelle classe ! Dommage que j'aie un verre pourri, on sent tellement d'équilibre, de finesse sous une colonne vértébrale de tannins très doux, très fins. Chaque centimètre du palais est recouvert d'un voile merveilleux. Encore, encore ! Quelle profondeur de fruit, quelle longueur. J'adore.
4) C'est donc assez mal parti pour le petit dernier, le moins cher en fait: 88.--. Ce qui n'est pas rien tout de même, relativisons. Surtout si on sait qu'il a un grand frère "culte" qui vaut le double, mais introuvable. Donc, nez sur les herbes sèches, le café, la prune. Très mûr. En bouche, on retrouve la prune, le pruneaux, le côté un peu "Ouest sauvage", et une très jolie finale sur du café, du chocolat au lait. Souvenir de barrique, mais j'aime. Il a un côté "américain qui s'assume" qui me plaît. On oublie l'élégance et la finesse, mais il se défend bien le bougre. C'est bien fait, c'est plaisant, ça procure du plaisir. What else ? Le carton au prix de la bouteille ! Non quand même pas...

Merci la mouette !

Oenophil


samedi 19 novembre 2011

Premier article

Voilà, voilà...

Donc 1er article. Le style est différent, je n'ai pas l'habitude de faire des dégustations sans la partie consistante. J'aime cet équilibre entre le liquide et le solide... cet article fait suite à un repas organisé aujourd'hui avec un couple d'amis.
Le menu est inédit, le programme de vins éclectique. Il faut dire que ce matin encore je ne m'étais pas posé la question de ce que j'allais servir, seul le vin de l'entrée était chois, un Jurançon, "Domain du Cinquau, cuvé Marguerite 2000". Je n'aime pas spécialement les surmaturés, mais ce Jurançon est parfaitement équilibré après 10-11 ans d'âge. Autant les premières année il fait penser à un verre d'eau avec du sucre, autant là il apparaît bien gras, rond, pas trop sucré, parfait.
Le menu donc (je m'étais promis de faire des photos des assiettes et... on sait comment ça se passe. l'alcool aidant et la convivialité fait son effet on oublie...) :
Apéro : que du chenit, des trucs que les enfants aiment ( ça c'est l'excuse des adultes pour manger des chips et des flûtes au beurre)
Entrée : Croûtons de foie gras aux figues fraîches et petite escalope de saumon poêlée
Plât principal : Mini-tâtins au magret de canard et purée de courge
Dessert : glace vanille et coulis de fruit rouge (un classique)
... et finalement, vu le taux élevé d’alcoolémie, musique nineties !! (What is love ?)

Donc au niveau des vins, je serais bref, j'ai pas pris de note, ça se fait pas lorsque l'on reçoit des invités et j'ai plus la force de réfléchir :

A l'apéro : un vin jamais testé
Un sauvignon du pays du val de Loire, 2009, intitulé Mmmm... Mis en bouteille par Fournier père & fils (sûrement des Valaisans pour faire un vin blanc de telle qualité en France ;-) ), frais, fruité, bien présent en bouche, un vin parfait pour l'apéro. Une découverte à mini-prix qu'il faudra goûter à nouveau dans dans conditions plus adéquates.












Vient ensuite l'entrée, avec le Jurançon. Je suis fan de la cuvé Marguerite du domaine du Cinquau. C'est un 2000.
(Bertrand en a gouté une l'année passée, il pourra donner son avis sur la question). Comme mentionné plus haut, c'est un vin qui en prime jeunesse est très sucré. Lorsqu'on à la patience de le laisser en cave, il sait donner après ces années sa véritable valeur. Il est moelleux, long en bouche, des notes de miel, d'ananas viennent accommoder le tout. Il est parfaitement en accord avec le foie gras, les figues et le saumon cuit, il ne tombe plus dans l'excès de sucre, il est nickel. Je ne peux que me réjouir d'en posséder encore 1 ou 2 bouteilles en cave. Il semble toutefois opportun de ne pas attendre trop avant de les ouvrir, notamment en raison du bouchon qui commençe à être attaqué.







Ensuite le plat principal. Le matin même je n'avais toujours pas décidé quel vin j'allais ouvrir et puis finalement le goût du risque prend le dessus. J'ai 35 ans mardi... je vais nous faire plaisir. Je me décide pour ma plus vieille bouteille en cave. Un Château Gazin 1970 :


















Les invités arrivent à 11h30, le plat principal sera servi vers 13h00. Je remonte cette bouteille à 10h30, je l'ouvre, me sers un fond de verre pour tester (la belle "excuse"). Je suis un peu sur la retenue, le risque qu'elle ait "tourné" est assez grand.
Et là... impressionnant, le fond de verre est vif, jeune, hormis la couleur, claire, tuilée, il semble provenir d'un vin des années 2005-2010, il donne une impression de cours en bouche, mais on sent réellement le potentiel derrière. Je suis heureux. Je décide de ne pas le passer en carafe, je le laisse en bouteille et en profite pour ouvrir également une deuxième bouteille pour le plat principal. Bouteille que je nommerais plus loin.

Quand viens (la fin de l'été sur la plageuuu...) le temps de servir le Gazin, c'est un peu le stress, j'annonce que c'est un vin qui date mais qui m'a surpris. Mon invité avant de la goûter me demande si c'est un 93, il m'avoue avoir eu plusieurs expériences heureuse pour un millésime décrié, je me dois de l'informer que non, il est un peu plus ancien....

Le vin est couleur tuile, il apparaît clairement comme un vin ancien, à l'odeur, alors qu'il avait des effluves de fraise à l'ouverture, il est plus sur du chocolat, du mokka. En bouche il surprend par sa jeunesse, il est vif, alerte, avec un bonne longueur et en plus des qualités précitées, un goût de sous-bois (ce qui fait douter une convive : "T'as déjà goûté un sous-bois", ouais durant ma jeunesse je léchais de la mousse en forêt...), cet indescriptible (pour moi) goût de vieux Bordeaux dans toute sa splendeur, j'aime. Je dois avouer que j'étais sceptique sur ce vin... Mea culpa.

Et là, la poisse, les convives ont encore soif, je me dois de leur apporter de quoi se sustenter. Nous continuons sur du Bordeaux et je sers un Château Giscours 2000 (c'est la dernière photo individuelle, après c'est... compliqué) :

J'ai pas un grand talent pour décrire les vins, je suis assez binaires, du genre valaisan ("ouais ben tu vois là c'est bon" ou "Dedjeu c'est quoi c't'histoire qu'tu nous sers ? c'est du vaudois ?) pas par choix, mais parce que je n'ai jamais appris à mettre des mots sur ces sensation. Donc pour moi ce vin est la quintessence du Margaux. tout en finesse, minéral, profond, vu son "jeune" âge il est encore foncièrement "épais" à la vue, couleur cassis, il ne ressemble de ce point de vue en rien au Gazin (forcément et encore heureux). Une joie de boire un tel vin.








Et puis ensuite tout s'enchaîne, on est bien, il est 16h00, les enfants s'amusent dehors, je descend à la cave pour prendre une bouteille supplémentaire. Je change complètement de registre. Ce sera une Côte Rotie 1999, domaine Burgaud, excellent, puis un Châteauneuf du Pape 1998, Domaine Font de Michelle, cuvée Etienne Gonnet, super mais il ne faut plus traîner pour le boire, puis enfin un Vosne-Romanée 1999 des Partiarches. J'évite le commentaire, il était bon, mais... le contexte, la danse, la musique, etc...

















Nous finissons donc sept bouteilles à quatre. Et comme le vin est pour moi source de convivialité, nous retombons, après la Côte Rotie dans nos délire de sortie du début-milieu des années 90 et j'en profite pour remonter, en même temps que les bouteille, ma caisse de vieux CD et cette magnifique journée permet une écoute passionnée de classique, les Haddaway "What is love", Indochine "l'aventurier" "3 nuits par semaine", Gala "free from desire", et autre soupe dance de l'époque nous transcende et nous casse la voix. A 22h00 les enfants nous sortent de notre délire et il est temps de boucler la soirée et de mettre au lit la relève. Que de vins ils pourront apprécier...

Une fois de plus plus, bon vin rime avec amitié... Un pur bonheur.

(je complèterais peut-être les commentaires de dégustation, après avoir servi un aspegic à Madame...)

vendredi 18 novembre 2011

Dégustation du domaine JOSMEYER

Un jeudi soir brumeux, des coeurs encore ennivrés par les fabuleux Bourgogne blancs dégustés deux jours plus tôt (dégustation Gazzar au Lausanne Palace), et une interrogation planante : est-ce qu'une dégustation de vins blancs uniquement donne mal à la tête ? C'est dans cet état d'esprit que Philippe, accompagné de sa douce, et moi-même nous sommes rendus à la dégustation des vins alsaciens du domaine Josmeyer, dans les locaux de DIVO à Penthalaz. Sébastian était également de la partie, lui qui est un aficionado de DIVO.

Une trentaine de passionnés étaient présents (nous avons quelque peu fait chuter la moyenne d'âge !), tous suspendus aux lèvres de la ravissante Isabelle Meyer, propriétaire et oenologue du domaine Josmeyer.

Quelques mots tout d'abord sur le domaine, situé dans la bourgade de Witzenheim, proche de Colmar. Cette entreprise familiale débute en 1854 par Aloyse Meyer qui créé un négoce de vins pour mettre en valeur les vins issus des meilleurs terroirs locaux et plus spécialement ceux du HENGST et du BRAND, aujourd'hui reconnus comme GRANDS CRUS. Lui succèdent Joseph, Hubert, Jean, puis Céline et Isabelle. Le nom de Josmeyer date de 1963 et reprend les premières lettres de Joseph ajoutées à Meyer.

Dès 1949, les vins sont exportés, notamment en Belgique, en Angleterre et en Suisse. En 2000, l'ensemble du vignoble est converti en culture biologique et biodynamique (certifié depuis 2004 avec le logo AB). Celui-ci compte aujourd'hui 25.7 hectares (29% Riesling, 26% Pinot Blanc & Auxerrois, 18% Pinot GriS, 17% Gewurtzraminer et 10% pour les Sylvaner, Muscat & Pinot Noir).

Le vin est élevé dans le bois, en foudres centenaires et est non filtré. Il se purifie et se transcendeau contact des lies fines, base spirituelle de la race et de la noblesse des vins du domaine.

Ces vins sont régulièrement mis en avant par les dégustateurs spécialisés. Ainsi, Wine Spectator a accordé 93 pts au Riesling Grand Cru Brand 2008 et au Riesling Grand Cru Hengst Samain 2008. Il a même accordé 94 pts au Pinot Gris Grand Cru Brand 2008.

La dégustation est assise, et les vins sont servis par paire afin de pouvoir les comparer entre eux. Chaque vin est commenté par Isabelle Meyer qui est une passionnée qui connaît bien son métier. Des fiches de dégustation sont à disposition et de l'eau et du pain sont déposés sur les tables. Les conditions sont idéales pour découvrir ces douze vins d'Alsace.

"A NOIR" 2007
Ce vin est composé à 60% de Pinot Auxerrois et à 40% de Pinot Noir vinifié en blanc. Le nom vient d'un poème d'Arthur Rimbaud intitulé "Voyelles" et qui commence par "A Noir...". Ce vin est issu d'une récolte précoce (début septembre) et 2007 est le premier millésime.
CR BL : le premier nez est assez discret, un peu léger. Puis il s'ouvre un peu sur des arômes de fruits blancs. La bouche est encore plus discrète. Il y a cependant une belle acidité qui vient du Pinot Noir, car le Pinot Auxerrois présente en général une acidité assez faible. Le tout manque un peu de structure, de complexité. Ce n'est pas un grand vin, mais qui se laisse boire.

"PINOT AUXERROIS "H" VIEILLES VIGNES", 2010 (100% Pinot Auxerrois)
Le H est la première lettre de HENGST. Les vignes sont plantées sur le terroir du Grand Cru HENGST, mais il ne peut être considéré comme Grand Cru car, en Alsace, seuls les 4 cépages nobles (Gewurtzraminer, Riesling, Pinot Gris et Muscat) peuvent prétendre au titre de Grand Cru. Les vignes ont plus de 60 ans.
CR BL : la couleur est assez pâle, presque vert. Le premier nez sent un peu la terre, il est assez fermé. Puis, il évolue sur une sorte de poivron vert, presque sucré ! Je sais, c'est un peu bizarre, mais c'est l'image qui m'est venue immédiatement : du poivron et une lègère sucrosité. Au bout de 5-10 minutes, le nez change et le fruit ressort enfin un peu (mandarine). En bouche, il y a pas mal d'acidité (ce qui semble fréquent dans le millésime 2010). Il y a beaucoup de matière, mais le fruit reste assez discret (jeune). Le vin est assez austère, pas très flatteur, pas rond du tout. Il est assez "serré". La finale est métallique. J'avoue que je ne suis pas fan de ce vin. Et je suis bien incapable d'identifier un quelconque potientiel futur !

"RIESLING LES PIERRETS", 2007
CR BL: le Riesling est déjà plus ma tasse de thé. Le premier nez fait penser à de l'huile de moteur. Il est vif, il y a une belle fraîcheur et, surtout, beaucoup moins d'acidité au nez. Après quelques minutes, le fruit perce (agrumes, oranges). Et, quelques minutes encore après, il se referme ! Ce vin est primesautier ! En bouche, on a un vin bien sec (marque de fabrique des vins Josmeyer qui n'aiment pas les vins trop lourds, avec trop de sucre). Le vin a de la relance, une attaque qui ne vous lâche pas. On trouve des arômes proches du Rivella Bleu ! Puis il évolue sur la vanille douce. Le vin est englobant, il patine le palais : c'est beau ! Il y a une superbe minéralité (pierre à fusil) et une longueur qui vous hante longtemps après que le vin a quitté notre palais. Selon Isabelle Meyer, ce vin peut continuer à évoluer sur plus de 10 ans. L'un de mes coups de coeur de la soirée.

"RIESLING GRAND CRU BRAND" 2008
Comme mentionné plus haut, ce vin a reçu 93 pts de Wine Spectator.
CR BL : le premier nez dégage une infinie douceur, une caresse pour le nez sans que cela ne soit sucré. On y trouve des arômes d'amandes. Puis, le fruit exotique apparaît (litchi). En bouche, quelle matière pour un blanc ! Une structure parfaite, un très bel équilibre, une longueur sans fin. Petit bémol : il y a encore une certaine acidité trop présente à mon goût. C'est un très beau vin, mais qu'il faut laisser dormir quelques années encore.

"RIESLING GRAND CRU HENGST SAMAIN" 2007
CR BL : un premier nez un peu réservé, mais avec une acidité assez présente. Le fruit est un peu étheré, le tout semble un peu vert. Puis, le gouffre s'ouvre ! Le vin devient profond, il nous aspire. On y décèle des arômes de mie de pain, légèrement citronné. En bouche, l'acidité est bien (trop ?) présente. On y sent des notes d'armoires de grand-mère en finale. On y trouve également des épices (cumin). La finale laisse une légère amertume qui me dérange un peu.

"RIESLING GRAND CRU HENGST SAMAIN" 2000
CR BL : c'est le même vin qu'avant, mais sur un millésime plus ancien. La comparaison est très intéressante. Le premier nez est surprenant : on y sent des notes de pétrole, d'huile de vidange, presque du plastique. C'est très englobant, très dense, on a l'impression que c'est "épais". En bouche, le côté "huilé" est toujours présent, mais plus discret. Un peu de sucrosité apparaît. Il y a une patine incroyable, c'est très soyeux. La matière est crémeuse ! On y sent des arômes de pêche jaune, de sureau au bout d'un moment. Et encore une fois : quelle longueur ! Ca ne s'arrête jamais ! L'équilibre est juste parfait. C'est un très grand vin. Selon Isabelle Meyer, il ne faut pas s'attendre à ce que le 2007 évolue de la même manière. Dommage...

"PINOT GRIS FONDATION" 2008
A la base, le pinot gris alsacien s'appelait Tokay pinot gris. Mais, la Hongrie a protégé le terme et personne n'a plus le droit de l'utiliser à part eux.
CR BL: le nez exhale des odeurs de pomme verte, de pêche melba. C'est un peu citronné avec une légère acidité. La bouche est assez austère, droite. C'est très sec. Il y a une belle fraîcheur, un bel équilibre. L'acidité est ici bien intégrée. La finale est un peu métallique, mais courte. L'ensemble me semble un peu plat et ne me convainct pas.

"PINOT GRIS GRAND HENGST" 2007
CR BL : le nez est très expressif, sucré, on y trouve des arômes de sugus orange, de pêche. Il y a une belle douceur qui nous attire au fond du verre. La bouche est douce tout en ayant une belle fraîcheur. On y a retrouve les arômes d'agrumes, même de pommes farineuses. Cela évolue presque sur des senteurs de garrigue ! Il y a une grande densité, une belle charpente. C'est un magnifique équilibre entre le sucre et l'alcool. La finale est assez longue, un peu métallique. Très beau vin !

"GEWURTZRAMINER HERRENWEG" 2009
CR BL : je ne suis pas un inconditionnel du Gewurtzraminer, mais les deux dégustés (celui-ci et le suivant) sont des petits bijoux. Des notes magnifiques de pomme verte, assez sucré mais vif, des senteurs de glycine, de rose avec une pointe de thym. Superbe ! Le deuxième nez est un peu beurré. En bouche, c'est légèrement gras, huileux, on y trouve de la poire bien mûre et cette note dure jusqu'en finale qui est peut-être un tout petit peu courte. Ce qui est surprenant, c'est que l'équilibre est un peu instable et que c'est justement cela qui rend le vin intéressant. C'est très élégant. Un must à CHF 22.20 !!!! Meilleur rapport qualité/prix de la soirée. Il m'en faut !

"GEWURTZRAMINER GRAND CRU HENGST" 2007
CR BL : le nez est explosif avec des arômes d'agrumes, d'oranges, avec des relents floraux (rose). Le nez évolue sur le minéral. C'est fou : du fruit, du floral, du minéral. En bouche, c'est légèrement sucré, mais pas trop. Il y a une belle matière. C'est plus fruité que le Herrenweg, plus profond aussi. Le vin est bien charpenté, très expressif. On trouve au bout d'un moment des senteurs d'épices, notamment de la girofle en finale. Il y a une très grande complexité. C'est le vin le plus complexe dégusté dans la soirée. Le vin évolue sans cesse : on a l'impression d'ouvrir des poupées russes. Seul petit bémol : c'est légèrement lourd, si bien qu'on n'en boirait pas plus de deux verres. Mais, ces deux verres, on les savoure !

"PINOT GRIS GRAND CRU BRAND, VENDANGE TARDIVE", 202
CR BL : la robe est étonnamment pâle pour une vendange tardive. On a un nez sucré sur la pomme, une réminiscence du Rivella bleu. En bouche, c'est de la poire à botzi (pour les Fribourgeois), du sirop de pêche. La structure est élégante, il y a une belle longueur, mais cela manque un petit peu de complexité. C'est un vin bien droit, bien équilibré, avec une belle acidité, mais "il ne fait pas beaucoup voyager".

"GEWURTZRAMINER VENDANGE TARDIVE" 2006
CR BL : la couleur est bien dorée, le nez est explosif sur la pomme trop mûre, le cidre. La bouche est très complexe, onctueuse. La sucrosité est bien présente, mais pas dérangeante. Le vin n'est pas écoeurant. La bouche est fidèle au nez, l'acidité est parfaitement intégrée. Il y a une belle longueur ennivrante. Arômes de pêches confites, d'abricots secs. Pas mal du tout. Qui a un fondant au chocolat sous la main ?

CONCLUSIONS
C'était une très belle dégustation. L'organisation était parfaite, l'oratrice très intéressante et la qualité générale des vins de ce domaine est au-dessus de la moyenne des vins d'Alsace que j'ai pu goûter. C'est bien travaillé, cela ne tombe jamais dans la facilité, le terroir est bien mis en évidence : de la belle ouvrage. Mais, ce n'est pas donné ! La qualité se paie !

La soirée s'est terminée avec une agape (pains surprises, vins du domaine) et dans la bonne humeur. DIVO devrait organiser plus souvent ce genre de dégustations. C'est intéressant, instructif et... c'est à côté de chez moi !! Que demande le peuple ! Vivement la prochaine !

PS
Ah, à propos, Philippe avait raison : une dégustation de vins blancs, ça ne donne pas du tout mal à la tête et c'est même nettement plus digeste. On est sortis comme des princes et aucun nain n'a eu l'impertinence de venir me secouer ce matin au réveil !

lundi 14 novembre 2011

Birthday, third and last...


Bon, y m'aura fallu quand même presque 2 mois pour y arriver...
Mais l'important, c'est que j'avais envie de partager ce dernier et ultime flacon avec vous, et du coup de laisser une trace dans ce blog.
Pour être complètement honnête, lorsque j'ai choisi ce Solengo 2001, de la maison Argiano, je l'ai d'abord choisi pour moi.

Oui, nous avions prévu une soirée avec Gab du Baz'art et Yan, ex-Treillard, comme nous en avions l'habitude, et chaque fois, il est de bon ton d'amener moultes bonnes bouteilles, à déguster entre gens bien élevés et respectueux du contenu.
Mais cette fois nous avions décidé de ne prendre qu'une seule bouteille Yan et moi, ce qui nous semblait suffisant au vu du fait que nous allions manger au Petit Boeuf après (et d'ailleurs on a bien fait, parce qu'on a mal fini...)



Donc, une bouteille. Pas facile. Et là je me suis rappelé que je n'avais:
1) Jamais goûté ce Solengo en 2001
2) Que j'en avais 7 bouteilles et que je n'avais aucune idée de leur état d'évolution
3) Qu'étant de l'année de mes filles je voulais être sûr qu'elles allaient viellir
4) Que le 1997 bu lors de notre soirée Toscane me donnait très envie de découvrir le 2001, censé être supérieur en matière de millésime (95 points WS)

4 bonnes raisons donc, et la dernière, bien entendu, mon anniversaire qui venait de passer...donc j'ai choisi ce vin, mais sans vraiment parler de mon anniversaire...
Ouverte autour des 16h00, refermée pour le transport, le vin s'est révélé autour des 20h00.
Robe foncée, opaque, avec un anneau légèrement tuilé. Nez envoûtant, riche, chaud, profond. On en prend plein les narines ! C'est mûr, complexe, avec des notes de bois, de pruneau, de boîte à cigare. Italien jusqu'au bout du terroir.
En bouche...de la soie liquide. A nouveau, gras, puissant, mais tout en élégance, tout en finesse, aristocratique, généreux. Une longueur époustouflante, des tannins fins, étagés, remontant jusque dans le palais. Qu'est-ce que c'est bon ! Je ne vois pas comment et s'il pourrait évoluer en mieux, donc après 10 ans, on peut dire qu'il a atteint son apogée. Et j'espère qu'il va y rester encore un moment.
Yan avait amené un espagnol, produit par le fils de Barbier, premier millésime prometteur d'un vin riche, puissant, typiquement Priorat, dont j'ai honte d'avoir oublié le nom (Clos Martinet je crois, mais y a un autre domaine avec un nom très similaire), très bon, mais très jeune malgré un passage en carafe.
2 vins incomparables, et qui ne le furent d'ailleurs pas. Un très beau moment, humbles que nous étions devant l'ampleur de ce travail de la terre qui avait fini par arriver dans nos verres.

Phil

vendredi 21 octobre 2011

Château Rayas : au royaume de la dentelle

Jeudi soir frisquet sur la terre. Armés de notre souvenir mémorable de la dégustation Gauby, Philippe et moi embarquons Alain sur notre porte-bagage pour reprendre le chemin de Vevey comme on va à Compostelle en vue d'une mystérieuse dégustation : "Autour de Rayas". Que cachaît ces 3 mots intrigants ? Rayas est un nom qui fait rêver tout amateur de vin. Un Châteauneuf-du-Pape considéré comme la Vénus de Milo de la région, hors de prix et réservé à une élite. Notre première idée était de découvrir des vins de domaines situés aux abord de celui de Château Rayas. Mêmes terroirs ? Mêmes influences ? Puis, en regard du prix prévu pour cette dégustation (CHF 90.-), nous avons commencé à rêver. Et si on allait déguster le St-Graal ?

Qui un McDo, qui un Arancini, qui une pizza dans le ventre (on reconnaît ici les grands gastronomes que nous sommes !), nous arrivons chez les frères Siegenthaler. Accueil chaleureux, comme d'habitude, un verre de champage rosé en ouverture, et on prend nos places. Sur la table, une petite fiche de dégustation présentant ce que nous allons boire. YES ! C'est Noël avant l'heure ! 5 Fonsalettes et 2 Pignan, deux vins du domaine Rayas et .... 4 millésimes de Château Rayas, dont un blanc pour finir la soiré. 10 vins qui promettent monts et merveilles ! On est impatient de commencer.

Aucun vin n'a été carafé. Nous commençons par deux vins blancs. Les Château de Fonsalette sont des Côtes du Rhône, mais ils sont vignifiés au Château Rayas.

"Château de Fonsalette blanc", 1996
1996 n'était pas une grande année pour la région. Il a beaucoup plus et il a fait assez frais. C'est un assemblage de grenache blanc (80%), clairette (10%) et marsanne (10%).
CR BL : premier nez un peu grillé, arômes de miel, pommes, légèrement oxydatif. Le nez est bien présent. La première impression est d'avoir affaire à un vin jaune, un vin de paille. En bouche, c'est plus léger, assez rond, soyeux. On retrouve les arômes de pommes, de noix. On ne sent pas l'alcool, il manque de la matière. On croirait définitivement boire un vin jaune. Et comme je ne suis pas un grand fan de ces vins, je ne me bats pas pour en avoir un deuxième verre !

"Château de Fonsalette blanc", 1998
1998 était une année très chaude.
CR BL : on a l'impression que ce n'est pas le même vin ! Le premier nez est un peu fermé. Puis, avec le temps, des arômes subtils d'abricot apparaissent. On a l'impression de voir une fleur qui s'ouvre en accéléré tant les arômes diffèrent à chaque fois que l'on met le nez sur le verre. Cela évolue vers des fruits légèrement confits, des senteurs de plus en plus sucrées. En bouche, il y a nettement plus de matière, les arômes sont plus nets, plus précis. On y trouve du miel, à nouveau l'abricot. C'est beaucoup plus gras, presque huileux. Le vin semble encore très jeune et mérite d'attendre quelques années. C'est un beau blanc qui serait parfait sur du poisson fin.

"Château de Fonsalette rouge", 1997
C'est un assemblage de Grenache rouge (50%), Cinsault (35%) et Syrah (15%).
Avant d'attaquer les rouges, il y a un point important à préciser : il ne faut pas espérer trouver "de la couleur" chez Rayas. En effet, il vendange avec les rafles, ce qui enlève un peu de couleur. Le but recherché est d'amener de la finesse, de la complexité et d'être plus proche du terroir. C'est, selon nos hôtes, ce qui apporte la patine, le soyeux.
CR BL : le premier nez est un peu agressif, on y trouve des arômes de terre. C'est légèrement fumé. On a une petite impression de verdeur, sans doute due aux rafles. En s'ouvrant, on découvre des senteurs de grenadine, puis de poivrons. En bouche, il y a encore pas mal d'alcool. On a des arômes de cassis, de grenade, puis cela vire vers le caramel. il y a une longueur incroyable, une énorme complexité. Petit bémol : l'acidité est encore un peu trop présente. Ce vin a l'air d'un bébé. Il peut dormir encore bien quelques années

"Château de Fonsalette rouge", 2000
CR BL : le premier nez est magique : senteurs de tabac ennivrant. Avec le temps, il part sur les fruits rouges (fraises), puis un peu sur le poivron. En bouche, nous trouvons des arômes de pruneau, de fraises mara. L'alcool est encore bien présent. Il y a une belle finesse, mais cela manque légèrement de complexité. A la première gorgée, la finale est très métallique et courte. Avec le temps, cela évolue vers le café, le tabac froid. Là aussi, c'est beaucoup trop jeune.

"Château de Fonsalette Syrah", 1993
Ce vin est produit à très faible volume. Il n'est pas facile d'en trouver. 1993 a été une année très pluvieuse. C'est l'année des inondations de Vezon-la-Romaine, non loin de là.
CR BL : le nez part sur le poivron, le poireau puis évolue vers le médicament. En bouche, c'est d'abord un peu âpre, la finale part vers le café. Les arômes ne sont pas facilement identifiables. On reconnaît des fruits rouges, mais difficile d'être plus précis. Ce vin reste assez mystérieux. Ce qui frappe le plus, c'est l'incroyable fraîcheur qui se dégage de ce vin. Il a 18 ans, mais, à l'aveugle, on lui en aurait donné 3 ou 4 ! C'est hallucinant !

"Pignan 1995"
Ce millésime est le dernier que Jacques Reynaud, décédé en 1997, a fait dans sa totalité (vigne et chais). Ce château n'est pas le deuxième vin de Rayas. C'est un autre terroir. Mais on est déjà dans du 100% Grenache.
CR BL : le nez évoque des fraises sauvages écrasées. C'est là encore incroyablement vif pour son âge. On y trouve également des arômes végétaux. En bouche, l'attaque est remarquablement soyeuse, mais la finale est plus dure, plus agressive, encore pas mal alcoolisée. Il y a une très belle longueur, la matière est belle. Quand le vin a disparu de notre palais, on a l'impression qu'il reste à manger !

"Pignan 2000"
CR BL : cela n'a rien à voir avec le 1995 ! La couleur est incroyablement tuilée, comme du Cola. On a l'impression que les deux vins ont été inversés ! Le nez fait penser à du sirop framboise pur, avant d'y avoir ajouté de l'eau. On y trouve également des pruneaux confits, du sucre de canne, des effluves de sang, puis, de griottes au kirsh. Il y a une énorme concentration. En bouche, cela fait penser à un digestif (calvados). On retrouve ces arômes de pruneau, mais aussi de pommes distillées.

Après ces "en-cas" qui sont très intéressants, place à la star de la soirée !

"Château Rayas rouge" 1997
De par la localisation et la géographie du domaine, il ne fait jamais trop chaud à Rayas, il y a toujours une agréable fraîcheur. Cette caractéristique fait que, même dans les années chaudes, Rayas ne sera jamais lourd.
CR BL : le vin est très très clair. Le nez est d'une profondeur incroyable. On a l'impression de plonger dans des sables mouvants, cela nous enveloppe. Première constatation : on remarque tout de suite la filiation avec les vins précédents de par la présence de la fraise sauvage qui est bien présente. C'est légèrement sucré, on y sent des parfums de la garrigue. En bouche, c'est très soyeux, satiné, il y a une structure très élégante. En finale, on a des arômes d'agrumes (orange, pamplemousse). Et, je me répète : le fin est incroyablement jeune ! Pour Emmanuel Reynaud qui gère actuellement le domaine, il faut attendre 20 ans avant d'ouvrir une bouteille de Rayas. Le vigneron, qui n'est, paraît-il, pas très commode, peut rayer de la liste des consommateurs qui le boiraient trop jeune !

"Château Rayas rouge" 1998
1998 est considéré comme une grande année.
CR BL : le vin est  assez différent du précédent. Le nez rappelle le caramel fondu. C'est plus chaud, il y a des arômes torréifiés, un peu plus compoté (pruneaux). En bouche, on retrouve un peu ce côté "calvados" du Pignan 2000, mais avec plus de fruits, d'élégance. Il y a égalemnt des arômes d'agrumes, avec une pointe de balsamique. La finale est un peu courte.

"Château Rayas rouge" 2000
CR BL : on retrouve notre fraise sauvage. Le nez est plus discret, mais élégament, bien structuré. En bouche, c'est de loin le plus bel équilibre de tous. Il y a une finesse fantastique, une belle acidité. Seul petit bémol : une légère amertume en finale qui laisse la bouche un peu pâteuse. C'est un merveilleux compromis entre  le 1997 (verdeur) et le 1998 (compoté). C'est de loin le plus beau de tous.

"Château Rayas blanc", 1996
C'est un assemblage de Grenache Blanc (50%) et Clairette (50%).
CR BL : le nez est vif, alerte, légèrement citronné dans un premier temps. Il est légèrement fumé, exhale la poire à botzi (pour les Fribourgeois). En bouche, c'est une fraîcheur incroyable. On retrouve ces arômes de fruits "jaunes", voire même exotiques (léger ananas). Jamais un blanc ne m'a paru aussi soyeux. L'acidité est magnifiquement intégrée, l'équilibre est parfait. Et cela semble pouvoir attendre encore longtemps. C'est, pour moi, la révélation de la soirée. Incroyable.

CONCLUSIONS
Château Rayas est un domaine à part dans les Châteauneuf. Cette appellation peut contenir 13 cépages différents. Et chez Rayas, c'est 100% Grenache. Unique. Ces vins ne sont pas accessibles à tout un chacun. Ils sont caractérisés par leur extrême finesse. Sans doute que, 2- ans en arrière, j'aurais été incapable de les apprécier, car j'étais alors touché par la puissance. Si je ne renie pas ce goût pour la puissance, je suis désormais à même d'apprécier des vins plus fins, plus difficiles, plus complexes. L'entraînement !!!!

En dégustant ce château mythique, je l'ai bien entendu comparé avec l'un de mes plus grands coups de coeur qui est également un Châteauneuf : Château de Beaucastel (bu 2000 et 2001). Et bien, pour être franc, j'ai préféré Beaucastel. C'est plus dans mes goûts actuels, au niveau notamment des fruits noirs et des senteurs de thé noir que j'apprécie tout particulièrement. Et ça tombe bien, c'est nettement moins cher et on trouve en 5 minutes de chez moi, chez DIVO !!!!

Encore une fois, les frères Siegenthaler ont concocté une soirée magnifique. Les vins dégustés ne se trouvent quasiment plus sur le marché. C'est grâce à leur amitié avec Emmanuel Reynaud qu'ils ont pu obtenir ces bouteilles en provenance direct de la cave du château. C'était donc des bouteilles "uniques" pour nous, qu'on ne goûtera sans doute jamais plus dans ces millésimes. Et leur humilité et leur passion devant le vin en font des interlocuteurs et des hôtes très agréables. On reviendra. On a passé une superbe soirée qui s'est soldée par une assiette de viande séchée accompagnée de deux millésimes du premier domaine d'Emmanuel Reynaud : Château des Tours (1997 et 2004), par ailleurs trè intéressant. Il a juste fallu réveiller Alain pour rentrer (il travaille trop, ce petit !). Vivement la prochaine !

mercredi 19 octobre 2011

My birthday: second part

Le retour des festivités, c'était chez mes beaux-parents, pour l'anniversaire également de mon beau-père quelques jours plus tard. Le repas s'est un peu improvisé, et donc, sans être totalement sur le
pouce, s'est fait sans chichi ni tralala. Mais je me chargeais du vin.

Sur l'entrée, un foie gras mi-cuit au pain-d'épice, que nous avions au

congélo (merci Mimi !), nous bûmes un Riesling allemand, de la célèbre maison Dr. Loosen,
un Erdener Treppchen Auslese 2006. Très peu d'alcool, un impression de jus de fruit concentré, une acidité mordante, un très bel accord et un très beau vin ! Nez sur l'ananas confit, la pêche mûre. En bouche, soyeux et direct, frais et fruité, avec de nouveau de l'ananas, fruits de la passion, un sucre discret, très bien contrebalancé par l'acidité. Miam !
Sur le plat principal, un superbe rôti de porc croustillant et parfaitement assaisonné au four (mon beau-père est le roi du rôti !) et ses petits légumes, je sers 2 vins: un grand classique, dans un millésime d'exception:
Castelgiocondo, Brunello di Montalcino 1999. D'abord fermé, il gagne à l'aération. Classieux, austère, élégant et raffiné. Un vin qui ne se livre qu'à ceux qui vont le prendre. Un bouche droite, fine et puissante à la fois, des tannins fondus et bien présents, il fait son âge mais en a encore sous la pédale. Un grand vin !

Le 2ème vin, toujours toscans, revendique des racines nordiques, puisqu'il s'agit du Dromos 2003, du domaine Poggio Verrano. Premier millésime de ce nouveau vin, du nouveau domaine de la Maremma, acheté et bâti par Francesco Bolla. Oui,le Bolla, celui de l'Amarone ! Après avoir légué son domaine à ses fils, il est parti en Toscane prendre sa retraite, et il est tombé amoureux de cette terre qui verra naître son Dromos quelques années plus tard.
Assemblage de Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc, Syrah, Merlot et Alicante, nous sommes donc en présence d'un Super Toscan. Et ça se sent tout de suite: arôme grillés, nez puissant, un peu alcooleux, fruits noirs. En bouche, soyeux et riche, chaud, mais un peu déséquilibré, court, écoeurant presque. Manque d'élégance, de finesse
. Tannins abrupts. Je mets ça sur le compte de l'aération, mais rien n'y fait. Le vin évolue même mal. Ce n'st pas le Dromos que je connais, et je penche vers un défaut, une altération légère. J'espère que les suivantes ne seront pas comme ça, même s'il n'était pas franchement mauvais non plus.
Bon, place
aux fromages, qui ont toujours une place importante à table ! ;-)
Je sers
un vin ibérique cette fois, qui devrait être suffisamment puissant avec ses
15%: Casa Cisca, de la Bodega Castano, un "simple" vin de table non millésimé pour cause de non-respect des AOC locales: c'est un 100% Mourvèdre. Le producteur numérote ses bouteilles et laisse les 2 derniers chiffres exprimer le millésime. Nous sommes donc sur un 2003.
Wahou. D'abord timide, il laisse gentiment exprimer sa puissance après plusieurs heures: nez profond sur des fruits noirs mûrs, des notes mentholées, balsamiques, épicées. En bouche, matière somptueuse, richesse aromatique, plénitude et malgré tout de l'élégance, même dans ses tannins un peu rustique et vifs. C'est qu'il serait presque un peu jeune le bougre ! Mais il nous a donné en tout cas beaucoup de plaisir en fin de repas...et du coup, pas de dessert !!

Philippe

samedi 15 octobre 2011

30.09.2011, l'Argentine est à Bursins !

C'est par un beau soir d'automne que nous reprenons la route, direction Bursins, pour découvrir pour certains et redéguster pour d'autres, les fameux vins argentins de Catena Zapata ! Bertrand, Pedro, Pierre-Yves, moi-même, accompagnés par nos moitiés respectives et respectables d'ailleurs, avons pu déguster....roulement de tambours...5 vins ! Première petite déception, vu la gamme très riche du producteur. A l'arrivée, après acquittement de la taxe de 40.--, on nous remet une magnifique plaquette de présentation de la maison Catena, avec les profils techniques des différents vignobles. Très classe et très pro.

Le domaine se situe dans la province de Mendoza, à Agrelo, avec des vignobles situés de 850 m d'altitude à 1500 m pour les plus élevés (Adrianna Vineyard). Depuis plus de 100 ans, la famille Catena fait du vin à Mendoza. De père en fils, de frère à soeur, les traditions ont été transmises et respectées. C'est dans les années 80 que Nicolas Catena a osé croire qu'un vin argentin pouvait rivaliser avec les meilleurs vins du monde. Il a étudié le climat et les sols, et développé les premiers plans clonés de Malbec argentins, afin de tirer la quintessence de ce cépage. Nicolas Catena a été élu "Winemaker of the year" en 2009 par Decanter, et ses vins sont aujourd'hui reconnus et appréciés dans le monde entier.

La gamme des vins comprend 3 groupes: Catena, Catena Alta et Catena Zapata, qui représente les meilleurs vins issus des vignobles Angélica, La Piramide, Adrianna, Domingo, Nicasia.

La dégustation est présentée par Mme Mariela Molinari, "Assistant Winemaker", qui a fait le déplacement sans sa flûte de pan, mais avec son charmant accent et son très joli sourire. Les participants sont debout et des plats "argentins" sont servis pour agrémenter la dégustation.

On commence par nous servir le premier vin, le Chardonnay 2010 de la ligne Catena Alta, le "meilleur" des blancs de la maison. C'est un vin bien fait, mais sans âme, sans aspérité, sans intérêt finalement. Il gagnerait sûrement à être gardé quelques années et servi dans des verres plus grands, afin d'en ressentir toute la subtilité. Le rapport qualité-prix n'invite pas à l'essai.

Nous enchaînons sur le Cabernet Sauvignon 2009 (sauf erreur) de la ligne Catena, un vin là encore bien fait, avec des arômes de cassis, de barrique, mais encore une fois, sans particularités, sans race, sans terroir. Sans autre.

Les choses intéressantes commencent avec le Malbec Catena Alta 2008 (sauf erreur): un vrai Malbec, pur-sang argentin, avec tout ce dont on peut attendre d'un vin de cette gamme de prix (48.00). Puissance, richesse, mais aussi équilibre et fraîcheur. La barrique est présente, mais bien intégrée. C'est beau, c'est bon, et on se régale.
On poursuit avec un des trois "crus", issus des vignobles bien distincts, le Catena Zapata Adrianna Vineyard 2007. A un prix avoisinant les 100.--, on s'attend à un grand vin, et on est pas déçus: tout est là, la race, la pureté du fruit, la minéralité du terroir, une jeunesse éclatante mais abordable, et un potentiel de garde important. Mon gros coup de coeur de la soirée. Du grand art !

Et finalement, le dernier vin qui nous est servi est celui sensé être le clou du spectacle, le Nicolas Catena Zapata 2008, nommé ainsi en l'honneur de son papa, et mariant le malbec 22% au cabernet 78%.
Style plus riche, carrément plus lourd, c'est un vin aimable, poli, qui ne heurte à aucun moment. Tout en rondeur et en suavité. C'est bon, mais presque trop: on n'en sent plus le terroir. Un vin qui devrait plaire à n'importe qui, mais qui manque de caractère et de personnalité, surtout à ce prix: chf 98.00 tout de même ! Une bête de concours à n'en pas douter, qui a décrocher des notes très élogieuses autour du globe par les journalistes spécialisés. Bref, je reprendrais volontiers encore un peu d'Adrianna...

Pour conclure, malgré un petit bémol quant au nombre de vins présentés, une soirée sympathique, des bons vins, des explications exhaustives et intéressantes, et sans oublier le très bon repas indien qui a suivi à Nyon !
Philippe

samedi 8 octobre 2011

Gauby

En souvenir de la belle verticale des Muntada à Vevey, voici quelques petits films sur Gauby :






Domaine de Moncalmès

Le 28 octobre prochain, nous aurons le plaisir de découvrir quelques vins du Sud de la France, parmi les plus intéressants. Parmi ceux-ci, il y aura le Domaine de Montcalmès. Afin de nous faire patiener, voici un petit film sur les vendanges 2011 au domaine.

Reportage sur Larrivet Haut-Brion

Outre le partage de nos coups de coeur, des compte-rendus de nos dégustations, je vous propose de mettre de temps en temps des liens sur des articles ou des reportages vidéo. Pour entamer ce nouveau thème, vous trouverez, en cliquant sur le lien ci-dessous, un reportage sur Larrivet Haut-Brion qui était au programme de notre dégustation d'août.

http://www.vigneetvin.tv/article-343-chateau-larrivet-haut-brion.html

Bonne journée à tous !

dimanche 2 octobre 2011

Mes vins d'anniversaire - Première étape


On a beau dire, son propre anniversaire est quand même une belle occasion d'ouvrir de belles bouteilles...même si on pas envie de faire particulièrement la fête ou de marquer le coup de façon indélébile !
Alors bon, quand on a une cave bien garnie et des vins à maturité, il y a de quoi faire et ne pas se priver...Et même si je n'ai pas encore fêté avec tous ceux qui mériteraient un bon verre de vin, voici quelques billets relatants les dernière bouteilles ouvertes à cette occasion.
Le jour même, je propose à mes parents, frères et soeurs, mes filles et ma chérie de nous retrouver tous au Baz'art à Lausanne, pour leur fire découvrir l'endroit, que j'affectionne tout particulièrement. Non seulement pour l'ambiance en général bien gaie et détendue, pour la qualité des plats (meilleures pizzas de Lausanne !) que pour la méchante propension desdits plats à se marier avec les plus grands vins que j'ai pu boire. La qualité des matières premières sans doute. Et aussi, pour le plaisir de partager un verre avec les patrons, devenus au fil des années des amis, partageant la même passion pour le noble breuvage.
Et c'est d'ailleurs avec leur accord que j'ai amené 2 bouteilles de ma cave ce soir là.
Et donc, après des tapas délicieux accompagné du vin du mois, un espagnol un peu rustique, nous entamons nos pizzas avec un Cellole 2001, année de mes filles qui en sont ravies.
Ouverte l'après-midi, il se montre sous un très beau jour: nez élégant sur le cuir, le tabac, les fruits rouges et noirs. on sent beaucoup de complexité. En bouche, on est immédiatement projetés dans le monde des Brunelli: une bouche droite, presque austère, toute en rigueur et en élégance. Rien ne dépasse, c'est beau, un peu froid peut-être. Un vin de gastronomie, à marier avec des plats à la truffe. Rappelons que c'est le meilleur millésime de Cellole jamais produit, du moins d'après James Suckling, à l'époque collaborateur de Wine Spectator (95 pts). Je n'en ai goûté moi-même que 4 ou 5, et jusque-là je suis d'accord.
Nous passons ensuite à la 2ème bouteille, du même producteur, mais hors DOc, puisque c'est une Super Toscans, et haut de la maison: Cerviolo 2001. Là aussi, un beau millésime, noté 92 points, pour cet assemblage de Sangiovese 40%, de Merlot 30% et de Cabernet Sauvignon 30%.
Ouvert l'après-midi, le vin a d'abord fait son grand timide, me laissant presque penser qu'il était très fatigué. Ce n'est que le soir qu'il a révélé tout son potentiel, sa grandeur: nez très profond sur les fruits noirs, le bois noble, les épices douces. Beaucoup de classe, de race. En bouche, un soyeux divin, des tannins poudreux, un longueur folle. La classe ! Tout le monde a été scotché. Un vin magnifique, italien jusqu'au bout de songles, comme on les aime !
La suite dans un prochain billet !



dimanche 11 septembre 2011

Dégustation ERRAZURIZ

Les jours se suivent et se ressemblent. Après la remarquable dégustation de Gauby, me voici, en compagnie de Pierre-Yves et Pedro, au cellier de Moevenpick à Bursins pour une dégustation du domaine d'Errazuriz au Chili. La dégustation est présentée par Francisco Baettig, qui est l'oenologue du domaine.


Pour commencer, un petit peu d'histoire. La viticulture chilienne trouve ses origines dans la Maipo Valley, près de Santiago. Les riches familles du pays s'y sont installés pour y établir des vignobles. En 1870, Don Maximiano Errazuriz renverse la tendance en créant son domaine à l'extérieur de la région traditionnelle. Il fonde le domaine Errazuriz dans la célèbre Aconcagua Valley à 100 km au nord de la capitale chilienne. Cette région, avec son climat frais et pluvieux l'hiver et chaud et sec l'été est idéale pour cultiver la vigne et produire d'excellents vins.

Aujourd'hui, Eduardo Chadwick, la sixième génération de la famille impliquée dans le monde viticole continue de faire vivre avec amour le domaine en suivant la devise de leur ancêtre : "De la meilleure terre, le meilleur vin".

Depuis plus de 128 ans, le domaine produit des vins de haute qualité reconnue dans le monde entier. En janvier 2004, lors d'une dégustation à l'aveugle réunissant les journalistes européens les plus réputés, les vins Vinedo Chadwick 2000 et Sena 2001 d'Errazuriz ont été présentés avec d'autres vins italiens et français (Château Lafite, Château Margaux, Tignanello, Solaia...). Les deux vins d'Errazuriz ont été classés respectivement premier et second de ce que l'on appelle maintenant le Berlin Tasting.

Les vins Errazuriz sont organisés hiérarchiquement comme suit :

- Estate
- Single Vineyard
- Reserva
- les grands vins (Don Maximiano, Sena)


Le modèle de dégustation est très différent de la veille. Les participants sont debout, écoutent quelques informations concernant le domaine, puis restent en groupe pour parler de tout, et pas seulement de vins. On a l'impression d'être à un apéritif, d'autant plus que les collaborateurs du cellier avaient préparé des tapas "chiliens" pour agrémenter le tout (chili con carne, empanadas, guacamole, gaspacho et quelques desserts). Rien à voir avec le Chili, mais c'était délicieux.

Nous avons dégusté 7 vins. Je n'ai pas vraiment de CR car je n'ai pas pris de notes, mais voilà en quelques mots mes impressions.

On a commencé par deux blancs : Sauvignon blanc Single Vineyard 2010. De l'acidité, encore de l'acidité. Avec des notes de poivron vert en bouche. Personnellement, ce n'est vraiment pas mon truc. A oublier rapidement.

Puis, nous avons eu droit à un Chardonnay Estate 2010. Là, c'est de la barrique et encore de la barrique ! Le vin est un peu lourd, avec un alcool dérangeant en finale qui brûle un peu la gorge. Décidément, les blancs, ce n'est pas pour moi ce soir !

Puis, enfin, place aux rouge. On a enchaîné par Max Reserva Cabernet Sauvignon 2008. : un vin arômatique, d'un beau fruit, mais manquant un peu de complexité. Les arômes sont intéressants, mais surtout primaires. Et là, aussi, une finale qui brûle un peu la gorge.

Le suivant était le Carmenere Single Vineyard 2009. Un pur Carmenere comme on les aime. Une explosion de fruits, des arômes de cassis très puissants, un côté un peu bonbon, artificiel. Le vin jouit d'une belle matière, le fruit est croquant. Un Carmenere au-dessus de la moyenne.

Et, enfin, l'un des vins les plus attendus : le Don Maximiano 2007. Là, on change de catégorie (de prix aussi, puisqu'il est à CHF 65.- chez Möevenpick !). 82% de Cabernet Sauvignon, 8% de Cabernet Franc, 5% de Petit Verdot et 5% de Shiraz. La palette aromatique est riche : cassis, mûre, cerise noire, poivre noir, avec un côté chocolat noir en finale. C'est beau, puissant, avec de la matière et une belle structure. Le vin joue plus dans la puissance que dans la finesse, mais j'adore ça. Le préféré de Pierre-Yves. Ca envoie !


Le suivant est une surprise : Sena 2007 (96 RP). Je ne savais pas que le Sena faisait partie de la cave Errazuriz, car je ne savais pas que Chadwick était le patron de cette cave avant de venir à cette dégustation. C'est la cerise sur le gâteau.

A l'origine, Sena est un vin né d'une alliance entre Eduardo Chadwick (Errazuriz) et Robert Mondavi (Californie), qui ont  voulu capturer l'esprit du Chili, de la terre et partager leur passion pour l'excellence.. comme cela avait été fait auparavant entre Mouton Rothshild et Mondavi lorsqu'ils ont crée le célèbre vin Opus One. Aujourd'hui, Sena est 100% entre les mains d'Errazuriz qui, dernièrement, a decidé de convertir le vignoble en biodynamie. Le premier millésime date de 1994.

C'est un assemblage de Cabernet Sauvignon, Carmenère, Merlot, Cabernet Franc et Petit Verdot. Le nez présente des arômes de cassis et de baies rouges accompagnés de notes épicés. En bouche, il est presque charnel avec ses saveurs épicées et ses fruits rouges bien mûrs. Parfaite structure, il est d'une finesse et d'une complexité remarquable. Quel délice ! Et il y en a encore dans la bouteille, alors je me précipite pour un deuxième service !!!!

La dégustation s'est terminée par un Sauvigon blanc Late Harvest 2008, un vin "moelleux plus" comme dirait Baettig. Le vin est délicat, légèrement doucereux sans être le moins du monde lourd ou écoeurant. C'est frais, vif, agréable. Une jolie réussite qui vous réconcilie avec les vins doux pour ceux qui ne sont pas trop friands des Sauternes ou autres Monbazillac.

La soirée était fort agréable, on a fait d'intéressantes découvertes, mais les valeurs sûres sont bien celles que nous attendions, malheureusemnent pour notre porte-monnaie !!!!!

PS
Pedro, tu veux le numéro de la demoiselle, mais si elle est plutôt desserts ?!!!

vendredi 9 septembre 2011

Verticale de la Muntada de Gauby (1998-2009)






Jeudi dernier, armés de notre soif de découverte et de notre curiosité, Philippe et moi nous sommes rendus à une dégustation chez "Le Millésime" à Vevey : verticale de "Muntada" de Gauby. Alléchant programme. Comme notre seule expérience de ce vin réputé avait été des plus positive (un 1999 qui nous avait enchanté), nous étions impatients d'en connaître un peu plus.


Avant d'entrer dans le vif du sujet, une première remarque : c'était la première dégustation que nous faisions à Vevey et force est de constater qu'ils "savent recevoir". L'accueil était parfait, l'ambiance très sympathique (on devait être une petite vingtaine) et les frères Siegenthaler, qui connaissent bien Lionel et Gérard Gauby, sont très accessibles, passionnés et aiment partager leurs coups de coeur. De plus, ils n'ont pas lésiné sur les quantités : les verres étaient bien servis et on pouvait se resservir sans autre. Une assiette de viande séchée a clos la dégustation avec les fonds des bouteilles. Bravo pour l'organisation et l'accueil, on reviendra (cf. programme sur la droite).

En "amuse-bouche" nous avons commencé par "Vieilles Vignes 2009" que l'un des frères avait rapporté le jour-même du domaine.
CR BL : Le nez est vif, arômes de prunes, vanille. La bouche est encore serrée, l'alcool bien présent (normal pour un vin si jeune), senteurs de terre avec une finale assez minérale. Le vin est assez prometteur.
CR PM : Nez sur les fruits noirs, pruneaux, cerises. Bouche vive, précise, nette. Un peu jeune, mais belle acidité, marquée, fraîche. finale peu tannique, minérale.

Puis, nous avons enchaîné avec le "Muntada 2009" (45% Grenache, 50% Carignan, 5% Syrah)
CR BL : le premier nez tire sur le bonbon, la vanille, puis il devient plus animal. La bouche voit, dans un premier temps, des tannins peu présents, peu de complexité, un peu plat. Nous avons laissé ce vin dans le verre jusqu'à la fin de la soirée. 2h plus tard, le nez a bien évolué, sur des notes de grenadine, fruits rouges. Le vin avait plus de corps, un peu plus de tannins et le fruit était plus beau. Après une première impression un peu négative, nous avons revu notre jugement en fin de soirée : le vin est prometteur, mais doit être oublié pendant 5-6 ans.

CR PM : Une expérience fascinante: à peine servi, pourtant ouvert depuis plusieurs heures, le vin n'était que l'ombre de lui-même: nez sur la levure, le pain frais. Une point animale. Pas de fruit. La bouche était fermée, maigre, acide, sans tannins. Fermé sans âme, bref, vraiment pas top. Je laisse le verre de côté, pour y revenir tout au long de la soirée. Et là, au fil des minutes, des heures, transformation !! Il finira par tenir une promesse de longue longévité en révélant des tannins puissants et une grande structure, une belle acidité, une matière fruitée et élégante. A attendre donc, et plutôt 15 ans que 10 ! Grand millésime.

Il est a signaler que ces deux premier vins n'ont pas de soufre ajouté. Pour voir si le vin va tenir sans soufre, Gauby le met près de la cheminée, fait monter la tempéraure à 40°C, le refroidit, puis le goûte. Il réitère cette opération 4-5 fois. Si le vin ne bouge pas, il n'ajoutera pas de soufre. Si, par contre, il y a une évolution négative, il en mettra un peu. Ce n'est donc pas un choix systématique, mais en fonction de ce que la nature propose.




Après ces dégustations des vins qui viennent de sortir, retour dans le passé avec le début de la verticale.

"Muntada 1998" (100% Syrah, culture biologique)
CR BL : nous étions impatients de goûter ce vin, puisque, lors de la dégustation avec Alain, le vin était bouchonné. C'est le dernier millésime qui est 100% Syrah. Par la suite, il va régulièrement réduire la part de la Syrah pour n'en laisser que 5% dès le 2008. Le nez est assez vif, bien sur le fruit, avec un peu trop de vanille. La bouche est gourmande dans un premier temps, notes d'épices de Noël. Mais, il manque de "pêche", de complexité, la finale est courte, un peu aqueuse. On ne retrouve pas cette vivacité si chère aux Syrah. Le pic de ce vin a l'air passé, il est sur la pente descendante. Dommage, la bouche ne tient pas les promesses du nez.
CR PM : Nez sur le pruneau, le pain d'épice, l'anis. Bouche souple, manquant de définition, de tension, de tenue. Attaque un peu molle, tannins très fins, un peu aqueux en finale. Vin ayant certainement passé son pic de dégustation, mais non dénué de charme.

"Muntada 1999" (60% de Syrah, 20% Grenache, 20% Carignan)
En 1999, Gauby amorce un virage. Il veut aller vers des vins plus fins, plus élégants.
CR BL : allions-nous retrouver le plaisir que nous avions eu lors de notre précédente dégustation de ce 1999 ? La réponse est malheureusement non. Le nez est très animal, "chevalin", mais avec une belle structure. En bouche, il y a encore une acidité bien prononcée, la finale est courte, à nouveau un peu aqueuse. Nous avons goûté une deuxième bouteille qui était plus intéressante : le tout était un peu plus nerveux, avec plus de fraîcheur que le 1998. Un peu trop d'amertume en finale.
CR PM : La première bouteille qui nous est servie nous laissent perplexent: c'est le millésime que nous avions goûté 2 semaines auparavant, et la première rencontre avec ce vin. Mais là, impossible de reconnaître le même vin: beaucoup moins complexe, nez sur le cuir, la lard fumé, la viande. En bouche, acidité marquée, tannins trop fins, courts. Certains autour de la table évoquent le bouchon...finalement, on nous sert une 2ème bouteille, qui se révèle nettement supérieure: nez sur le fruit noir et rouge, bouche élégante mais puissante, tannins accrocheurs, acidité nette et fine. Meilleur, mais pas au niveau de la bouteille dégustée 2 semaines avant.

"Muntada 2000" (40% Syrah, 30% Grenache, 30% Carignan)
CR BL : Nez vanille, très animal, chaud. En bouche, l'ensemble est déséquilibré, un peu agressif (monte dans le nez), l'amertume dérangeante. Vin décevant.
CR PM: Nez sur des arômes grillés, un peu déséquilibré. Pareil en bouche, début d'évolution, un peu chaud, fruits aigres, acidité dérangeante. A oublier.

"Muntada 2001" (30% Syrah, 35% Grenache, 35% Carignan)
En 2001, Gauby passe pour la première fois en biodynamie.
CR BL: premier nez un peu épuré, écurie, puis l'ouverture se fait vers les fruits noirs, la réglisse. Il y a un très belle fraîcheur en bouche, c'est vif, les tannins sont plus fins, c'est bien structuré, la matière est belle, c'est très soyeux. Mon premier coup de coeur de la soirée. C'est un vin magnifique.
CR PM : Premier grand millésime ! Nez superbe, profond, complexe, chaud et velouté. Attaque soyeuse, puissante , structure importante, tannins serrés mais très présents. Belle fraîcheur, beaucoup de terroir, de race. Encore pas mal de potentiel de garde !


"Muntada 2002" : année où il y a eu beaucoup d'humidité
CR BL: c'est le vilain petit canard de la soirée, quasi imbuvable. Le nez est oxydé, repoussant. Ca sent les pieds comme dirait notre voisin. Le tout est destructuré, réduit... Affreux. A oublier au plus vite !!!!
CR PM : Nez évolué, cuir mouillé, oxydation. En bouche, acidité marquée, difficile d'aimer ce vin...

"Muntada 2003" : c'était une année très sèche. C'est également la première fois que Lionel intervient dans la vinification.
CR BL: le nez est fruité, vanille, moins animal que les autres (d'ailleurs, depuis ce millésime, l'animal disparaît au profit du fruit, sans doute à cause de l'âge, mais peut-être grâce à une technique différente qui s'affine). La bouche est "sucrée", un peu bonbon, pas très naturelle. Mais la matière est belle, on sent bien le fruit rouge (ce que personnellement j'adore), l'acidité est élégante. C'est à nouveau très soyeux, frais et la finale s'allonge. Légèrement inférieur au 2001, mais une belle réussite.
CR PM : Millésime chaud. Vin riche, nez sur l'alcool, chaud. Au final, assez gourmand, facile d'accès, plutôt réussi.

"Muntada 2004" : ce vin tire à 12% !
CR BL: le nez est élégant, fruité, magnifique. Parmi les plus beaux nez jusqu'à maintenant. Mais, grosse déception en bouche : c'est trop acide, il y a une impression de raisons pas mûrs, comme s'ils avaient été récoltés trop tôt. C'est presque citronné, désagréablement minéral. Avec un nez pareil, on s'attendait à grand. Malheureusement, pour moi, ce n'est pas bon du tout.
CR PM: Comme nous l'explique notre hôte, nous sommes ici en présence du millésime le plus austère et dépouille de Muntada. Il le compare à un coureur de fond, sec et décharné. La comparaison est absolument parfaite: Nez superbe, élégant, éthéré très subtil. Le vin est presque transparent, faisant penser à un pinot. Corps très léger, tout en légéreté, un peu "vert", austère. Manque un peu de matière, allant droit au but. Non dénué de charme, mais pour amateur averti ! Sans explication, on a beaucoup de chance de passer à côté du vin.

"Muntada 2005" : depuis cette année, Gauby a changé de tonnelier (Stockinger, autrichien), ce qui semble avoir une grande influence sur ses vins.
CR BL: le nez est très élégant, très bien structuré, net, précis. En bouche, cette structure se confirme, l'équilibre est remarquable, la matière magnifique. Les tannins sont peut-être encore légèrement trop présents, mais il y a une fraîcheur incroyable. Ce vin a encore un potentiel énorme. C'est grand.
CR PM : Nez sur le fruit, jeune, vif. Très bel équilibre olfactif. En bouche, de nouveau cette jeunesse insolente, cette acidité vive, ces tannins présents et acérés, mais une matière magnifique, et une promesse d'un grand vin à venir.



"Muntada 2006" : année de grande fraîcheur
CR BL: le vin est très clair (comme du Bourgogne). La raison en est que, depuis 2006, le raison n'est plus éraflé et c'est la rafle qui fait perdre un peu de la couleur du vin. Nez de fruits rouges, très frais. La bouche est délicate, on retrouve les fruits rouges, mais l'alcool très présent est un peu dérangeant. C'est sans doute le vin le plus fin que nous ayons bu. Il y a de la longueur, la finale est bien tendue, nette. Seul bémol à mes yeux : cela manque un peu de matière (comme les Bourgognes !!!).
CR PM : Un de mes préférés. Un nez d'une très grande finesse et élégance, on est transporté en Bourgogne, chez les grands ! Très aromatique, sans aucune lourdeur, une bouche très tendue, très dessinée, un équilibre parfait.: plus besoin de parler des arômes, on est dans l'extase devant telle élégance et finesse.

"Muntada 2007" : millésime chaud
CR BL : le nez est assez alcoolisé, avec des arômes de vanille, fruits rouges, légèrement floral. La bouche a plus de puissance que le 2006. Il y a une belle charpente, l'acidité est prometteuse, les fruits rouges ressortent bien. Très gros potentiel dans ce vin. A déguster dans 6-7 ans.
CR PM: On revient sur un vin plus riche, plus dense, ce qui n'est pas un problème ! Plus de structure, plus de jeunesse aussi, fruits rouges, épices, cuir délicat.

"Muntada 2008" : c'est, selon Gauby, un millésime d'équilibre. Depuis ce millésime, les rôles sont clairement définis : Gérard est dans la vigne, Lionel dans le chais. C'est le premier millésime où il n'y a pas de soufre ajouté. Et la Syrah ne représente plus que 5%.
CR BL : nez floral, violettes, lilas, puissant. Le nez est juste fantastique. En bouche, c'est tendu, enveloppant (ça tapisse toutes les parois de la bouche), serré, la matière est impressionnante. C'est un millésime à carafer car il y a un peu de gaz carbonique.
CR PM : définitivement le plus beau nez de la soirée, et l'un des nez les plus envoûtants qu'il m'ait été donné de respirer. C'est enivrant, puissant, délicat, équilibré, sur le floral, la rose, la violette, les fruits rouges. En bouche, un petite note de carbonique au début, trahissant la jeunesse extrême, puis après aération, c'est un festival de réglisse, framboises, fleurs, etc...de nouveau un équilibre ahurissant, une élégance et finesse hors du commun.

Conclusions
BL : Cette verticale était très intéressante. On a bien pu se rendre compte de l'évolution de la philosophie de Gauby. Plus les années passent et plus le vin devient soyeux en bouche. Personnellement, je n'attendrais pas 10 ans avant de les boire. Je les boirais alors qu'ils sont encore sur le fruit, car c'est ce que je préfère. Ces Muntada sont des vins remarquables, mais ils restent cependant trop cher, je trouve. Je paierais volontier CHF 50.- pour ces vins, mais plus de CHF 100.-.... Selon les prévisions, 2010 devrait être fantastique (Alain, achète !!!!), alors que 2011 devrait être légèrement inférieur.
PM : Difficiles à boire en jeunesse, car trop d'acidité et peu de complexité, mais aussi difficile de trouver le bon moment, tant ces vins sont versatiles, délicats, durs d'accès. Pas étonnant qu'ils soient décriés, tant la philosophie qui se cache derrière est hors norme. Sans explication, je serais passé complètement à côté. Le sous-titres sont nécessaire pour comprendre et aimer, ou même juste apprécier ce cru. Alors trop chers ? Au vu du travail, non. Au vu du nombre d'amateurs que cela peut intéresser , certainement. Mais là n'est-il pas justement la caractéristique des vins d'exceptions, de ceux qui touchent et restent gravés dans nos papilles ?