samedi 19 novembre 2011

Premier article

Voilà, voilà...

Donc 1er article. Le style est différent, je n'ai pas l'habitude de faire des dégustations sans la partie consistante. J'aime cet équilibre entre le liquide et le solide... cet article fait suite à un repas organisé aujourd'hui avec un couple d'amis.
Le menu est inédit, le programme de vins éclectique. Il faut dire que ce matin encore je ne m'étais pas posé la question de ce que j'allais servir, seul le vin de l'entrée était chois, un Jurançon, "Domain du Cinquau, cuvé Marguerite 2000". Je n'aime pas spécialement les surmaturés, mais ce Jurançon est parfaitement équilibré après 10-11 ans d'âge. Autant les premières année il fait penser à un verre d'eau avec du sucre, autant là il apparaît bien gras, rond, pas trop sucré, parfait.
Le menu donc (je m'étais promis de faire des photos des assiettes et... on sait comment ça se passe. l'alcool aidant et la convivialité fait son effet on oublie...) :
Apéro : que du chenit, des trucs que les enfants aiment ( ça c'est l'excuse des adultes pour manger des chips et des flûtes au beurre)
Entrée : Croûtons de foie gras aux figues fraîches et petite escalope de saumon poêlée
Plât principal : Mini-tâtins au magret de canard et purée de courge
Dessert : glace vanille et coulis de fruit rouge (un classique)
... et finalement, vu le taux élevé d’alcoolémie, musique nineties !! (What is love ?)

Donc au niveau des vins, je serais bref, j'ai pas pris de note, ça se fait pas lorsque l'on reçoit des invités et j'ai plus la force de réfléchir :

A l'apéro : un vin jamais testé
Un sauvignon du pays du val de Loire, 2009, intitulé Mmmm... Mis en bouteille par Fournier père & fils (sûrement des Valaisans pour faire un vin blanc de telle qualité en France ;-) ), frais, fruité, bien présent en bouche, un vin parfait pour l'apéro. Une découverte à mini-prix qu'il faudra goûter à nouveau dans dans conditions plus adéquates.












Vient ensuite l'entrée, avec le Jurançon. Je suis fan de la cuvé Marguerite du domaine du Cinquau. C'est un 2000.
(Bertrand en a gouté une l'année passée, il pourra donner son avis sur la question). Comme mentionné plus haut, c'est un vin qui en prime jeunesse est très sucré. Lorsqu'on à la patience de le laisser en cave, il sait donner après ces années sa véritable valeur. Il est moelleux, long en bouche, des notes de miel, d'ananas viennent accommoder le tout. Il est parfaitement en accord avec le foie gras, les figues et le saumon cuit, il ne tombe plus dans l'excès de sucre, il est nickel. Je ne peux que me réjouir d'en posséder encore 1 ou 2 bouteilles en cave. Il semble toutefois opportun de ne pas attendre trop avant de les ouvrir, notamment en raison du bouchon qui commençe à être attaqué.







Ensuite le plat principal. Le matin même je n'avais toujours pas décidé quel vin j'allais ouvrir et puis finalement le goût du risque prend le dessus. J'ai 35 ans mardi... je vais nous faire plaisir. Je me décide pour ma plus vieille bouteille en cave. Un Château Gazin 1970 :


















Les invités arrivent à 11h30, le plat principal sera servi vers 13h00. Je remonte cette bouteille à 10h30, je l'ouvre, me sers un fond de verre pour tester (la belle "excuse"). Je suis un peu sur la retenue, le risque qu'elle ait "tourné" est assez grand.
Et là... impressionnant, le fond de verre est vif, jeune, hormis la couleur, claire, tuilée, il semble provenir d'un vin des années 2005-2010, il donne une impression de cours en bouche, mais on sent réellement le potentiel derrière. Je suis heureux. Je décide de ne pas le passer en carafe, je le laisse en bouteille et en profite pour ouvrir également une deuxième bouteille pour le plat principal. Bouteille que je nommerais plus loin.

Quand viens (la fin de l'été sur la plageuuu...) le temps de servir le Gazin, c'est un peu le stress, j'annonce que c'est un vin qui date mais qui m'a surpris. Mon invité avant de la goûter me demande si c'est un 93, il m'avoue avoir eu plusieurs expériences heureuse pour un millésime décrié, je me dois de l'informer que non, il est un peu plus ancien....

Le vin est couleur tuile, il apparaît clairement comme un vin ancien, à l'odeur, alors qu'il avait des effluves de fraise à l'ouverture, il est plus sur du chocolat, du mokka. En bouche il surprend par sa jeunesse, il est vif, alerte, avec un bonne longueur et en plus des qualités précitées, un goût de sous-bois (ce qui fait douter une convive : "T'as déjà goûté un sous-bois", ouais durant ma jeunesse je léchais de la mousse en forêt...), cet indescriptible (pour moi) goût de vieux Bordeaux dans toute sa splendeur, j'aime. Je dois avouer que j'étais sceptique sur ce vin... Mea culpa.

Et là, la poisse, les convives ont encore soif, je me dois de leur apporter de quoi se sustenter. Nous continuons sur du Bordeaux et je sers un Château Giscours 2000 (c'est la dernière photo individuelle, après c'est... compliqué) :

J'ai pas un grand talent pour décrire les vins, je suis assez binaires, du genre valaisan ("ouais ben tu vois là c'est bon" ou "Dedjeu c'est quoi c't'histoire qu'tu nous sers ? c'est du vaudois ?) pas par choix, mais parce que je n'ai jamais appris à mettre des mots sur ces sensation. Donc pour moi ce vin est la quintessence du Margaux. tout en finesse, minéral, profond, vu son "jeune" âge il est encore foncièrement "épais" à la vue, couleur cassis, il ne ressemble de ce point de vue en rien au Gazin (forcément et encore heureux). Une joie de boire un tel vin.








Et puis ensuite tout s'enchaîne, on est bien, il est 16h00, les enfants s'amusent dehors, je descend à la cave pour prendre une bouteille supplémentaire. Je change complètement de registre. Ce sera une Côte Rotie 1999, domaine Burgaud, excellent, puis un Châteauneuf du Pape 1998, Domaine Font de Michelle, cuvée Etienne Gonnet, super mais il ne faut plus traîner pour le boire, puis enfin un Vosne-Romanée 1999 des Partiarches. J'évite le commentaire, il était bon, mais... le contexte, la danse, la musique, etc...

















Nous finissons donc sept bouteilles à quatre. Et comme le vin est pour moi source de convivialité, nous retombons, après la Côte Rotie dans nos délire de sortie du début-milieu des années 90 et j'en profite pour remonter, en même temps que les bouteille, ma caisse de vieux CD et cette magnifique journée permet une écoute passionnée de classique, les Haddaway "What is love", Indochine "l'aventurier" "3 nuits par semaine", Gala "free from desire", et autre soupe dance de l'époque nous transcende et nous casse la voix. A 22h00 les enfants nous sortent de notre délire et il est temps de boucler la soirée et de mettre au lit la relève. Que de vins ils pourront apprécier...

Une fois de plus plus, bon vin rime avec amitié... Un pur bonheur.

(je complèterais peut-être les commentaires de dégustation, après avoir servi un aspegic à Madame...)

vendredi 18 novembre 2011

Dégustation du domaine JOSMEYER

Un jeudi soir brumeux, des coeurs encore ennivrés par les fabuleux Bourgogne blancs dégustés deux jours plus tôt (dégustation Gazzar au Lausanne Palace), et une interrogation planante : est-ce qu'une dégustation de vins blancs uniquement donne mal à la tête ? C'est dans cet état d'esprit que Philippe, accompagné de sa douce, et moi-même nous sommes rendus à la dégustation des vins alsaciens du domaine Josmeyer, dans les locaux de DIVO à Penthalaz. Sébastian était également de la partie, lui qui est un aficionado de DIVO.

Une trentaine de passionnés étaient présents (nous avons quelque peu fait chuter la moyenne d'âge !), tous suspendus aux lèvres de la ravissante Isabelle Meyer, propriétaire et oenologue du domaine Josmeyer.

Quelques mots tout d'abord sur le domaine, situé dans la bourgade de Witzenheim, proche de Colmar. Cette entreprise familiale débute en 1854 par Aloyse Meyer qui créé un négoce de vins pour mettre en valeur les vins issus des meilleurs terroirs locaux et plus spécialement ceux du HENGST et du BRAND, aujourd'hui reconnus comme GRANDS CRUS. Lui succèdent Joseph, Hubert, Jean, puis Céline et Isabelle. Le nom de Josmeyer date de 1963 et reprend les premières lettres de Joseph ajoutées à Meyer.

Dès 1949, les vins sont exportés, notamment en Belgique, en Angleterre et en Suisse. En 2000, l'ensemble du vignoble est converti en culture biologique et biodynamique (certifié depuis 2004 avec le logo AB). Celui-ci compte aujourd'hui 25.7 hectares (29% Riesling, 26% Pinot Blanc & Auxerrois, 18% Pinot GriS, 17% Gewurtzraminer et 10% pour les Sylvaner, Muscat & Pinot Noir).

Le vin est élevé dans le bois, en foudres centenaires et est non filtré. Il se purifie et se transcendeau contact des lies fines, base spirituelle de la race et de la noblesse des vins du domaine.

Ces vins sont régulièrement mis en avant par les dégustateurs spécialisés. Ainsi, Wine Spectator a accordé 93 pts au Riesling Grand Cru Brand 2008 et au Riesling Grand Cru Hengst Samain 2008. Il a même accordé 94 pts au Pinot Gris Grand Cru Brand 2008.

La dégustation est assise, et les vins sont servis par paire afin de pouvoir les comparer entre eux. Chaque vin est commenté par Isabelle Meyer qui est une passionnée qui connaît bien son métier. Des fiches de dégustation sont à disposition et de l'eau et du pain sont déposés sur les tables. Les conditions sont idéales pour découvrir ces douze vins d'Alsace.

"A NOIR" 2007
Ce vin est composé à 60% de Pinot Auxerrois et à 40% de Pinot Noir vinifié en blanc. Le nom vient d'un poème d'Arthur Rimbaud intitulé "Voyelles" et qui commence par "A Noir...". Ce vin est issu d'une récolte précoce (début septembre) et 2007 est le premier millésime.
CR BL : le premier nez est assez discret, un peu léger. Puis il s'ouvre un peu sur des arômes de fruits blancs. La bouche est encore plus discrète. Il y a cependant une belle acidité qui vient du Pinot Noir, car le Pinot Auxerrois présente en général une acidité assez faible. Le tout manque un peu de structure, de complexité. Ce n'est pas un grand vin, mais qui se laisse boire.

"PINOT AUXERROIS "H" VIEILLES VIGNES", 2010 (100% Pinot Auxerrois)
Le H est la première lettre de HENGST. Les vignes sont plantées sur le terroir du Grand Cru HENGST, mais il ne peut être considéré comme Grand Cru car, en Alsace, seuls les 4 cépages nobles (Gewurtzraminer, Riesling, Pinot Gris et Muscat) peuvent prétendre au titre de Grand Cru. Les vignes ont plus de 60 ans.
CR BL : la couleur est assez pâle, presque vert. Le premier nez sent un peu la terre, il est assez fermé. Puis, il évolue sur une sorte de poivron vert, presque sucré ! Je sais, c'est un peu bizarre, mais c'est l'image qui m'est venue immédiatement : du poivron et une lègère sucrosité. Au bout de 5-10 minutes, le nez change et le fruit ressort enfin un peu (mandarine). En bouche, il y a pas mal d'acidité (ce qui semble fréquent dans le millésime 2010). Il y a beaucoup de matière, mais le fruit reste assez discret (jeune). Le vin est assez austère, pas très flatteur, pas rond du tout. Il est assez "serré". La finale est métallique. J'avoue que je ne suis pas fan de ce vin. Et je suis bien incapable d'identifier un quelconque potientiel futur !

"RIESLING LES PIERRETS", 2007
CR BL: le Riesling est déjà plus ma tasse de thé. Le premier nez fait penser à de l'huile de moteur. Il est vif, il y a une belle fraîcheur et, surtout, beaucoup moins d'acidité au nez. Après quelques minutes, le fruit perce (agrumes, oranges). Et, quelques minutes encore après, il se referme ! Ce vin est primesautier ! En bouche, on a un vin bien sec (marque de fabrique des vins Josmeyer qui n'aiment pas les vins trop lourds, avec trop de sucre). Le vin a de la relance, une attaque qui ne vous lâche pas. On trouve des arômes proches du Rivella Bleu ! Puis il évolue sur la vanille douce. Le vin est englobant, il patine le palais : c'est beau ! Il y a une superbe minéralité (pierre à fusil) et une longueur qui vous hante longtemps après que le vin a quitté notre palais. Selon Isabelle Meyer, ce vin peut continuer à évoluer sur plus de 10 ans. L'un de mes coups de coeur de la soirée.

"RIESLING GRAND CRU BRAND" 2008
Comme mentionné plus haut, ce vin a reçu 93 pts de Wine Spectator.
CR BL : le premier nez dégage une infinie douceur, une caresse pour le nez sans que cela ne soit sucré. On y trouve des arômes d'amandes. Puis, le fruit exotique apparaît (litchi). En bouche, quelle matière pour un blanc ! Une structure parfaite, un très bel équilibre, une longueur sans fin. Petit bémol : il y a encore une certaine acidité trop présente à mon goût. C'est un très beau vin, mais qu'il faut laisser dormir quelques années encore.

"RIESLING GRAND CRU HENGST SAMAIN" 2007
CR BL : un premier nez un peu réservé, mais avec une acidité assez présente. Le fruit est un peu étheré, le tout semble un peu vert. Puis, le gouffre s'ouvre ! Le vin devient profond, il nous aspire. On y décèle des arômes de mie de pain, légèrement citronné. En bouche, l'acidité est bien (trop ?) présente. On y sent des notes d'armoires de grand-mère en finale. On y trouve également des épices (cumin). La finale laisse une légère amertume qui me dérange un peu.

"RIESLING GRAND CRU HENGST SAMAIN" 2000
CR BL : c'est le même vin qu'avant, mais sur un millésime plus ancien. La comparaison est très intéressante. Le premier nez est surprenant : on y sent des notes de pétrole, d'huile de vidange, presque du plastique. C'est très englobant, très dense, on a l'impression que c'est "épais". En bouche, le côté "huilé" est toujours présent, mais plus discret. Un peu de sucrosité apparaît. Il y a une patine incroyable, c'est très soyeux. La matière est crémeuse ! On y sent des arômes de pêche jaune, de sureau au bout d'un moment. Et encore une fois : quelle longueur ! Ca ne s'arrête jamais ! L'équilibre est juste parfait. C'est un très grand vin. Selon Isabelle Meyer, il ne faut pas s'attendre à ce que le 2007 évolue de la même manière. Dommage...

"PINOT GRIS FONDATION" 2008
A la base, le pinot gris alsacien s'appelait Tokay pinot gris. Mais, la Hongrie a protégé le terme et personne n'a plus le droit de l'utiliser à part eux.
CR BL: le nez exhale des odeurs de pomme verte, de pêche melba. C'est un peu citronné avec une légère acidité. La bouche est assez austère, droite. C'est très sec. Il y a une belle fraîcheur, un bel équilibre. L'acidité est ici bien intégrée. La finale est un peu métallique, mais courte. L'ensemble me semble un peu plat et ne me convainct pas.

"PINOT GRIS GRAND HENGST" 2007
CR BL : le nez est très expressif, sucré, on y trouve des arômes de sugus orange, de pêche. Il y a une belle douceur qui nous attire au fond du verre. La bouche est douce tout en ayant une belle fraîcheur. On y a retrouve les arômes d'agrumes, même de pommes farineuses. Cela évolue presque sur des senteurs de garrigue ! Il y a une grande densité, une belle charpente. C'est un magnifique équilibre entre le sucre et l'alcool. La finale est assez longue, un peu métallique. Très beau vin !

"GEWURTZRAMINER HERRENWEG" 2009
CR BL : je ne suis pas un inconditionnel du Gewurtzraminer, mais les deux dégustés (celui-ci et le suivant) sont des petits bijoux. Des notes magnifiques de pomme verte, assez sucré mais vif, des senteurs de glycine, de rose avec une pointe de thym. Superbe ! Le deuxième nez est un peu beurré. En bouche, c'est légèrement gras, huileux, on y trouve de la poire bien mûre et cette note dure jusqu'en finale qui est peut-être un tout petit peu courte. Ce qui est surprenant, c'est que l'équilibre est un peu instable et que c'est justement cela qui rend le vin intéressant. C'est très élégant. Un must à CHF 22.20 !!!! Meilleur rapport qualité/prix de la soirée. Il m'en faut !

"GEWURTZRAMINER GRAND CRU HENGST" 2007
CR BL : le nez est explosif avec des arômes d'agrumes, d'oranges, avec des relents floraux (rose). Le nez évolue sur le minéral. C'est fou : du fruit, du floral, du minéral. En bouche, c'est légèrement sucré, mais pas trop. Il y a une belle matière. C'est plus fruité que le Herrenweg, plus profond aussi. Le vin est bien charpenté, très expressif. On trouve au bout d'un moment des senteurs d'épices, notamment de la girofle en finale. Il y a une très grande complexité. C'est le vin le plus complexe dégusté dans la soirée. Le vin évolue sans cesse : on a l'impression d'ouvrir des poupées russes. Seul petit bémol : c'est légèrement lourd, si bien qu'on n'en boirait pas plus de deux verres. Mais, ces deux verres, on les savoure !

"PINOT GRIS GRAND CRU BRAND, VENDANGE TARDIVE", 202
CR BL : la robe est étonnamment pâle pour une vendange tardive. On a un nez sucré sur la pomme, une réminiscence du Rivella bleu. En bouche, c'est de la poire à botzi (pour les Fribourgeois), du sirop de pêche. La structure est élégante, il y a une belle longueur, mais cela manque un petit peu de complexité. C'est un vin bien droit, bien équilibré, avec une belle acidité, mais "il ne fait pas beaucoup voyager".

"GEWURTZRAMINER VENDANGE TARDIVE" 2006
CR BL : la couleur est bien dorée, le nez est explosif sur la pomme trop mûre, le cidre. La bouche est très complexe, onctueuse. La sucrosité est bien présente, mais pas dérangeante. Le vin n'est pas écoeurant. La bouche est fidèle au nez, l'acidité est parfaitement intégrée. Il y a une belle longueur ennivrante. Arômes de pêches confites, d'abricots secs. Pas mal du tout. Qui a un fondant au chocolat sous la main ?

CONCLUSIONS
C'était une très belle dégustation. L'organisation était parfaite, l'oratrice très intéressante et la qualité générale des vins de ce domaine est au-dessus de la moyenne des vins d'Alsace que j'ai pu goûter. C'est bien travaillé, cela ne tombe jamais dans la facilité, le terroir est bien mis en évidence : de la belle ouvrage. Mais, ce n'est pas donné ! La qualité se paie !

La soirée s'est terminée avec une agape (pains surprises, vins du domaine) et dans la bonne humeur. DIVO devrait organiser plus souvent ce genre de dégustations. C'est intéressant, instructif et... c'est à côté de chez moi !! Que demande le peuple ! Vivement la prochaine !

PS
Ah, à propos, Philippe avait raison : une dégustation de vins blancs, ça ne donne pas du tout mal à la tête et c'est même nettement plus digeste. On est sortis comme des princes et aucun nain n'a eu l'impertinence de venir me secouer ce matin au réveil !

lundi 14 novembre 2011

Birthday, third and last...


Bon, y m'aura fallu quand même presque 2 mois pour y arriver...
Mais l'important, c'est que j'avais envie de partager ce dernier et ultime flacon avec vous, et du coup de laisser une trace dans ce blog.
Pour être complètement honnête, lorsque j'ai choisi ce Solengo 2001, de la maison Argiano, je l'ai d'abord choisi pour moi.

Oui, nous avions prévu une soirée avec Gab du Baz'art et Yan, ex-Treillard, comme nous en avions l'habitude, et chaque fois, il est de bon ton d'amener moultes bonnes bouteilles, à déguster entre gens bien élevés et respectueux du contenu.
Mais cette fois nous avions décidé de ne prendre qu'une seule bouteille Yan et moi, ce qui nous semblait suffisant au vu du fait que nous allions manger au Petit Boeuf après (et d'ailleurs on a bien fait, parce qu'on a mal fini...)



Donc, une bouteille. Pas facile. Et là je me suis rappelé que je n'avais:
1) Jamais goûté ce Solengo en 2001
2) Que j'en avais 7 bouteilles et que je n'avais aucune idée de leur état d'évolution
3) Qu'étant de l'année de mes filles je voulais être sûr qu'elles allaient viellir
4) Que le 1997 bu lors de notre soirée Toscane me donnait très envie de découvrir le 2001, censé être supérieur en matière de millésime (95 points WS)

4 bonnes raisons donc, et la dernière, bien entendu, mon anniversaire qui venait de passer...donc j'ai choisi ce vin, mais sans vraiment parler de mon anniversaire...
Ouverte autour des 16h00, refermée pour le transport, le vin s'est révélé autour des 20h00.
Robe foncée, opaque, avec un anneau légèrement tuilé. Nez envoûtant, riche, chaud, profond. On en prend plein les narines ! C'est mûr, complexe, avec des notes de bois, de pruneau, de boîte à cigare. Italien jusqu'au bout du terroir.
En bouche...de la soie liquide. A nouveau, gras, puissant, mais tout en élégance, tout en finesse, aristocratique, généreux. Une longueur époustouflante, des tannins fins, étagés, remontant jusque dans le palais. Qu'est-ce que c'est bon ! Je ne vois pas comment et s'il pourrait évoluer en mieux, donc après 10 ans, on peut dire qu'il a atteint son apogée. Et j'espère qu'il va y rester encore un moment.
Yan avait amené un espagnol, produit par le fils de Barbier, premier millésime prometteur d'un vin riche, puissant, typiquement Priorat, dont j'ai honte d'avoir oublié le nom (Clos Martinet je crois, mais y a un autre domaine avec un nom très similaire), très bon, mais très jeune malgré un passage en carafe.
2 vins incomparables, et qui ne le furent d'ailleurs pas. Un très beau moment, humbles que nous étions devant l'ampleur de ce travail de la terre qui avait fini par arriver dans nos verres.

Phil