Et je prends le clavier, évidemment un verre à la main, pour vous faire partager cette découverte d'un vin que je n'avais jusqu'alors pas dégusté, mais qui vaut le détour.
La bouteille en question est d'un millésime qui m'est cher: 2001, l'année de l'Odyssée de l'espace, mais aussi de la naissance de mes filles.
Donc, il y a 2 jours, je me décide à ouvrir une bouteille de ceci:
Vigne di Mezzo Efesto, 2001. Un vin produit en Basilicata, sud de l'Italie, et produit par...Feudi di San Gregorio. Mais ce ne serait pas...si, c'est bien eux, les producteurs du fameux Serpico !! Prometteur...notée 91 pts par Wine Spectator à l'époque, achetée une trentaine de francs à la Treille (paix à son âme) et surtout composée d'Aglianico, cépage ô combien intéressant (le même que le Serpico), et qui, j'ai pu le constater à plusieurs reprises, vieilli très bien.
J'avoue que j'avais un peu oublié ces 3 bouteilles, qui, il faut bien l'avouer, n'étaient pas vraiment faite pour être gardées des décennies. Je me lance en m'attendant au pire et ouvre donc une première bouteille: j'avais raison, c'est bien le pire: bouchon ! Au nez, en bouche, aucun doute, la bouteille n'est pas dégustable. Mais...derrière les effluves nauséabonds...la promesse d'une petite merveille. Je fonce donc à la cave et remonte avec une 2ème bouteille, que j'ouvre fébrilement...un bouchon magnifiquement conservé, et des senteurs de fruits qui s'échappent déjà de la bouteille...ouf, celle-ci est bonne ! Mais plus que ça, je suis stupéfait de la tenue du bouchon, et surtout du vin:
Couleur très foncée, impénétrable. Premier nez sur les fruits rouges, la framboise, la mûre, le cassis. Et rien d'autre. Une fraîcheur explosive, comme si en présence d'un millésime très récent. Aucune trace d'évolution, d'oxidation.
En bouche, on retrouve ces fruits frais, croquants. Une belle matière, des tannins fondus, un vin souple, très mûr en finale, savoureux, facile à aimer. Un peu rustique, un peu mal à l'aise comme un homme de la terre dans un costume de ville, comme surpris de se faire réveiller après 10 ans, mais jouant son rôle d'outsider à la perfection.
Cet Aglianico a mis du soleil dans nos assiettes ce soir-là. Et 2 jours plus tard, le revoici dans mon verre, ayant évolué sur des notes de cerises au Kirsch, de pruneau, un peu plus chaud, moins frais, mais toujours très bon. Une très belle tenue.
Je lui accorde 92 points très facilement, et je regrette de n'en avoir plus qu'une bouteille. Mais certain que si nos chemins se recroisent (pas trouvé de revendeur en Suisse), j'en achèterais à nouveau.
Philippe