samedi 15 octobre 2011

30.09.2011, l'Argentine est à Bursins !

C'est par un beau soir d'automne que nous reprenons la route, direction Bursins, pour découvrir pour certains et redéguster pour d'autres, les fameux vins argentins de Catena Zapata ! Bertrand, Pedro, Pierre-Yves, moi-même, accompagnés par nos moitiés respectives et respectables d'ailleurs, avons pu déguster....roulement de tambours...5 vins ! Première petite déception, vu la gamme très riche du producteur. A l'arrivée, après acquittement de la taxe de 40.--, on nous remet une magnifique plaquette de présentation de la maison Catena, avec les profils techniques des différents vignobles. Très classe et très pro.

Le domaine se situe dans la province de Mendoza, à Agrelo, avec des vignobles situés de 850 m d'altitude à 1500 m pour les plus élevés (Adrianna Vineyard). Depuis plus de 100 ans, la famille Catena fait du vin à Mendoza. De père en fils, de frère à soeur, les traditions ont été transmises et respectées. C'est dans les années 80 que Nicolas Catena a osé croire qu'un vin argentin pouvait rivaliser avec les meilleurs vins du monde. Il a étudié le climat et les sols, et développé les premiers plans clonés de Malbec argentins, afin de tirer la quintessence de ce cépage. Nicolas Catena a été élu "Winemaker of the year" en 2009 par Decanter, et ses vins sont aujourd'hui reconnus et appréciés dans le monde entier.

La gamme des vins comprend 3 groupes: Catena, Catena Alta et Catena Zapata, qui représente les meilleurs vins issus des vignobles Angélica, La Piramide, Adrianna, Domingo, Nicasia.

La dégustation est présentée par Mme Mariela Molinari, "Assistant Winemaker", qui a fait le déplacement sans sa flûte de pan, mais avec son charmant accent et son très joli sourire. Les participants sont debout et des plats "argentins" sont servis pour agrémenter la dégustation.

On commence par nous servir le premier vin, le Chardonnay 2010 de la ligne Catena Alta, le "meilleur" des blancs de la maison. C'est un vin bien fait, mais sans âme, sans aspérité, sans intérêt finalement. Il gagnerait sûrement à être gardé quelques années et servi dans des verres plus grands, afin d'en ressentir toute la subtilité. Le rapport qualité-prix n'invite pas à l'essai.

Nous enchaînons sur le Cabernet Sauvignon 2009 (sauf erreur) de la ligne Catena, un vin là encore bien fait, avec des arômes de cassis, de barrique, mais encore une fois, sans particularités, sans race, sans terroir. Sans autre.

Les choses intéressantes commencent avec le Malbec Catena Alta 2008 (sauf erreur): un vrai Malbec, pur-sang argentin, avec tout ce dont on peut attendre d'un vin de cette gamme de prix (48.00). Puissance, richesse, mais aussi équilibre et fraîcheur. La barrique est présente, mais bien intégrée. C'est beau, c'est bon, et on se régale.
On poursuit avec un des trois "crus", issus des vignobles bien distincts, le Catena Zapata Adrianna Vineyard 2007. A un prix avoisinant les 100.--, on s'attend à un grand vin, et on est pas déçus: tout est là, la race, la pureté du fruit, la minéralité du terroir, une jeunesse éclatante mais abordable, et un potentiel de garde important. Mon gros coup de coeur de la soirée. Du grand art !

Et finalement, le dernier vin qui nous est servi est celui sensé être le clou du spectacle, le Nicolas Catena Zapata 2008, nommé ainsi en l'honneur de son papa, et mariant le malbec 22% au cabernet 78%.
Style plus riche, carrément plus lourd, c'est un vin aimable, poli, qui ne heurte à aucun moment. Tout en rondeur et en suavité. C'est bon, mais presque trop: on n'en sent plus le terroir. Un vin qui devrait plaire à n'importe qui, mais qui manque de caractère et de personnalité, surtout à ce prix: chf 98.00 tout de même ! Une bête de concours à n'en pas douter, qui a décrocher des notes très élogieuses autour du globe par les journalistes spécialisés. Bref, je reprendrais volontiers encore un peu d'Adrianna...

Pour conclure, malgré un petit bémol quant au nombre de vins présentés, une soirée sympathique, des bons vins, des explications exhaustives et intéressantes, et sans oublier le très bon repas indien qui a suivi à Nyon !
Philippe