
Bref, ce samedi, la mouette (Möwen en allemand...) était rieuse. L'invitation lancée, impossible d'y résister. J'ai donc réussi à y faire un saut très rapide, malgré un emploi du temps chargé. Et ça en valait la peine.
Comme annoncé, les superstars étaient là. Je jette un coup d'oeil sur la sélection du mois, rien de nouveau, mais je me fais la bouche tout de même avec un Château-Neuf du domaine de la Présidente, 2009, donc chaud, riche, assez alcooleux, mais sympa. Grenache dominante. Encore très sur le fruit.
Pas question de se ramollir, je m'attaque aux Fantastic 4:
1) Tinto Pesquera Janus Gran Reserva 2003, Ribera del Duero: pour avoir récemment ouvert mon dernier simple Crianza 2003, superbe, j'en attendais beaucoup. Et comme toujours dans ces cas-là, déception. Nez très animal, sur le cuir, le tabac, presque pas de fruit. En bouche, plutôt mou, sans personnalité, re-animal, des très beaux tannins, mais court, très court...booof quoi. A ce prix surtout.
2) Vite, le suivant: sur conseil du jeune inconnu derrière le bar, je poursuis avec le Penfolds Grange Shiraz 2006, alors que je pensais le déguster en dernier, vu la récente expérience du 2005, dont mes papilles gardent un souvenir ému...Selon le Monsieur, c'est le plus fin des 4...
bon, voyons: c'est pas tout faux, rien à voir avec le 2005, le fruit est vaguement similaire, mais le 2006 est fluet en comparaison ! Très joli cela dit, avec ses arômes d'herbes, de torréfaction, de cassis, de framboise, de poivre. En bouche, élégant, assez raffiné, avec une acidité modérée et très tardive, venant réveiller la langue. Très long. Très beau. Très 425.-- quoi.
3) Je pars pour le Cab' californien, mais je suis interrompu: on me conseille d'abord l'Ornellaia. J'aurais du dire non, mais bon. Ornellaia 2008 donc, assemblage "classique" bordelais, ultra précis dans les %: cabernet sauvignon 54%, 27% de Merlot, 16% de Cabernet Franc et 3% de Petit Verdot. "On" m'assure que c'est le Petit Verdot qui change tout. Faut pas déconner non plus, 3%, c'est 3%. Bon. C'est quand même pour lui que je suis venu surtout, un de mes vins préférés, sur un grand millésime dans la région de Bolgheri. Des notations flirtant avec les 3 chiffres. Couleur très foncées, confirmée par le nez, très "noir": myrtille, cassis, réglisse, une pointe de vanille. On pense tout de suite à Bordeaux. En bouche, c'est encore très jeune, mais on retrouve les mêmes fruits, la réglisse, la vanille. Mais quelle classe ! Dommage que j'aie un verre pourri, on sent tellement d'équilibre, de finesse sous une colonne vértébrale de tannins très doux, très fins. Chaque centimètre du palais est recouvert d'un voile merveilleux. Encore, encore ! Quelle profondeur de fruit, quelle longueur. J'adore.
4) C'est donc assez mal parti pour le petit dernier, le moins cher en fait: 88.--. Ce qui n'est pas rien tout de même, relativisons. Surtout si on sait qu'il a un grand frère "culte" qui vaut le double, mais introuvable. Donc, nez sur les herbes sèches, le café, la prune. Très mûr. En bouche, on retrouve la prune, le pruneaux, le côté un peu "Ouest sauvage", et une très jolie finale sur du café, du chocolat au lait. Souvenir de barrique, mais j'aime. Il a un côté "américain qui s'assume" qui me plaît. On oublie l'élégance et la finesse, mais il se défend bien le bougre. C'est bien fait, c'est plaisant, ça procure du plaisir. What else ? Le carton au prix de la bouteille ! Non quand même pas...
Merci la mouette !
Oenophil
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